Emmanuel Macron est en visite au Cameroun où il est arrivé lundi soir. Après son discours devant la communauté française, le président a été reçu par son homologue Paul Biya. Les deux chefs d’État ont eu un entretien en tête-à-tête au palais de l’Unité pendant plus d’une heure. Ils ont ensuite tenu une conférence de presse commune, durant laquelle la question mémorielle a notamment été abordée. Emmanuel Macron souhaite un travail commun aux historiens français et camerounais et l’ouverture totale des archives.
Il y a sept ans, son prédécesseur François Hollande avait été le premier président français à reconnaître la répression des indépendantistes dans les années 1950 et 1960. La France d’Emmanuel Macron ira-t-elle plus loin ? Il se dit favorable à un travail conjoint d’historiens camerounais et français pour « faire la lumière » sur l'action de la France au Cameroun pendant la colonisation et après l'indépendance de ce pays, annonçant l'ouverture « en totalité » des archives françaises sur des « moments douloureux » et « tragiques ».
« Je prends ici l'engagement solennel d'ouvrir nos archives en totalité à ce groupe d'historiens qui nous permettront d'éclairer ce passé sur de situations individuelles, des épisodes que vous évoquiez et pour qualifier très précisément les choses. C’est-à-dire l’implication de la France, le rôle aussi des autorités camerounaises de l’époque, avant et après indépendance », a-t-il dit. « Il convient d'établir factuellement » des « responsabilités », a ajouté le président français lors de sa conférence de presse commune avec Paul Biya.
Lundi, un collectif de partis politiques camerounais avait appelé Emmanuel Macron à reconnaître les « crimes de la France coloniale ». « Nous avons un contentieux historique avec la France (...) Nous saisissons l'occasion pour réveiller les Camerounais par rapport au problème avec la France qui est de remettre tous les crimes de la France sur la table et le solder définitivement si on veut avoir une relation apaisée », avait déclaré lundi Bedimo Kuoh, membre du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem), lors d'une conférence de presse à Douala.
Aucun calendrier n’a été donné pour la mise en place de ce comité mixte d’historiens et le rendu des travaux.
La seule chose qui nous a plu, c’est qu’il a confirmé que toutes les archives seront déclassifiées. Mais pour ce que nous demandions c’est-à-dire la repentance, la réparation, on ne voit pas pourquoi il faut des tonnes de mémoires d’histoire, pour arriver à constater des faits qui sont déjà établis. Je pense que la France est très gênée par cette histoire et qu’il est difficile de prendre une engagement ferme.
Rfi
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