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L'actualité de la semaine en Amerique

 

La menaçante procédure de destitution engagée contre Donald Trump entre jeudi dans une nouvelle phase avec un premier vote au Congrès qui va permettre aux élus d'interroger publiquement les témoins de l'affaire ukrainienne.

La Chambre des représentants, aux mains des démocrates, doit se prononcer sur une résolution qui donne un cadre formel aux investigations et autorise l'organisation d'auditions publiques, après cinq semaines d'interrogatoires à huis clos.

Grâce à ce texte, "les Américains vont pouvoir entendre en direct comment le président a abusé de ses pouvoirs", a tweeté la chef des démocrates au Congrès Nancy Pelosi.

Le 24 septembre, elle avait décidé d'engager son parti sur la voie périlleuse de l'"impeachment" après des révélations sur un appel téléphonique entre Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky au coeur de l'été.

Lors de cet échange, rendu public après l'intervention d'un lanceur d'alerte, le président républicain avait demandé à son interlocuteur de "se pencher" sur son rival démocrate Joe Biden et les affaires de son fils Hunter en Ukraine.

Les démocrates l'accusent depuis d'avoir abusé de son pouvoir à des fins personnelles, Joe Biden étant bien placé pour l'affronter lors de la présidentielle de 2020.

Lui, visiblement exaspéré, martèle que sa conversation était "irréprochable" et se dit victime d'une injuste "chasse aux sorcières".

- Les droits de Trump -

Pour déterminer si Donald Trump a utilisé les moyens de l'Etat pour faire pression sur Kiev, les démocrates ont déjà entendu une douzaine de diplomates et conseillers de la Maison Blanche derrière les portes closes de la Chambre.

Selon les éléments qui ont fuité, des ambassadeurs et des hauts responsables ont livré des témoignages parfois accablants pour la Maison Blanche lors de ces auditions-fleuves.

Ils ont notamment révélé les efforts déployés pendant des mois par des proches du président, dont son avocat personnel Rudy Giuliani, en marge des canaux de la diplomatie officielle, pour convaincre Kiev de fournir des informations embarrassantes sur Joe Biden.

Le président et son entourage ont vivement critiqué le secret de ces auditions, accusant les démocrates de distiller des éléments choisis pour donner une image faussée de la réalité. Ils leur ont aussi reproché de violer les droits de Donald Trump à se défendre et d'avancer sans avoir jamais procédé à un vote.

La résolution qui sera soumise à approbation jeudi vise à les priver de cette ligne de défense.

Outre l'organisation d'auditions publiques, elle prévoit d'autoriser les républicains à convoquer leurs propres témoins lors de la phase d'enquête supervisée par la commission du Renseignement.

Le texte prévoit ensuite le transfert des preuves à la commission judiciaire qui sera chargé de rédiger les articles de mise en accusation du président. A ce stade, "la participation du président et de ses avocats sera autorisée", selon une copie du texte.

- "Parler du fond" -

La défense de Donald Trump pourra ainsi demander de nouveaux témoignages ou des documents, procéder à des contre-interrogatoires et soumettre des objections. Mais, si le président refuse de coopérer aux requêtes du Congrès, ses demandes pourront être refusées.

Pour cette raison, la Maison Blanche crie à "l'arnaque". Lors de débats en commission, des élus républicains ont dénoncé mercredi une procédure "injuste", qui n'est selon eux "ni ouverte, ni transparente".

"On entend beaucoup de plaintes sur les procédures, c'est comme si on voulait éviter de parler du fond", a rétorqué le démocrate Jamie Raskin.

La Constitution américaine ne donne que les grandes lignes pour destituer un président: à la Chambre des représentants revient le soin de le mettre en accusation, au Sénat de le juger. Compte-tenu de la majorité républicaine à la chambre haute, une destitution paraît à ce stade peu probable.

Sur un autre front, un juge fédéral de Washington examinera jeudi après-midi la requête d'un témoin convoqué à la Chambre, qui se dit tiraillé entre le Congrès et la Maison Blanche.

Celle-ci a en effet ordonné aux membres de l'administration de ne pas coopérer à l'enquête, au motif qu'il est nécessaire de protéger le travail de l'exécutif. La décision de la justice sera lourde de conséquences pour la suite de l'enquête.

Avec TV5

 

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