Depuis le début de l'offensive russe, les drones occupent une place primordiale parmi les armes utilisées. Preuve est ainsi faite de l'importance de cette technologie dans les conflits modernes, qui rebat les cartes de l'exercice de la guerre.

Sur le terrain, la Russie, mais surtout l'Ukraine, n'hésitent pas à se livrer à des échanges de largage de drones explosifs. Pour Kiev, la production de cet équipement nécessite la mobilisation de plusieurs groupes de volontaires. Ces derniers sont chargés de l'assemblage des drones à destination de l'armée.

Sauf que certains techniciens s'inquiètent de l'attitude d'un troisième acteur : la Chine. Le géant asiatique, qui a exporté des pièces de drones en Ukraine, dispose d'une force de frappe majeure, a rapporté Insider jeudi 14 septembre 2023. Il contraint les pilotes à créer un compte sur lequel ils peuvent contourner les restrictions mises en place par la société chinoise DJI. Ce mastodonte conçoit des engins à des fins civiles, loin d'un usage militaire auquel s'astreignent les soldats ukrainiens.

À côté de son arsenal de pointe, fourni par les Occidentaux, comme les avions de combat F-16 ou les canons Caesar, l'Ukraine s'appuie sur ces petits drones pour combattre la Russie. Une technologie artisanale, estimée à quelques centaines d'euros, qui permet de se soustraire à la surveillance des radars. "Ils nous permettent de mener des opérations ciblées avec une précision sans précédent", avait clamé en août dernier le général ukrainien Zaloujny, commandant en chef des forces armées ukrainiennes, auprès du JDD.

Or, les procédés artisanaux des techniciens ukrainiens ne peuvent s'affranchir de la technologie chinoise, en pointe dans le secteur. Ce qui inquiète un technicien de l'unité Adam Tactical Group. En cas de suspension de compte par Pékin, "tous ces équipements ne se transformeront en rien de plus qu'un dessous de verre pour votre café" a estimé l'individu, cité anonymement par le quotidien The Kyiv Independent.

Aucune activité dans le pays

Pour le moment, du côté de Kiev, il ne s'agit que de craintes. DJI n'a émis aucune annonce sur une potentielle interférence dans l'usage des drones ukrainiens. Le leader mondial des drones a cessé ses activités en Russie et en Ukraine après le déclenchement de la guerre. Ce qui n'empêche pas l'acheminement de ses drones à Moscou et à Kiev.

Selon Numerama, plusieurs réseaux de soutien aux deux armées commandent des modèles DJI sur les chaînes Telegram. Côté ukrainien, l'armée a fait appel à des dons auprès de ses pays alliés. Des bénévoles finlandais, une entreprise polonaise, ou encore une start-up américaine, ont répondu à cette supplique en fournissant des centaines de drones DJI.

Geo.fr