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CULTURE

L'actualité culturelle de la semaine en RDC

Me Alfred Liyolo

  RDC

« Vous comme moi, militons pour la promotion des Arts dans notre pays.  Comment pouvons-nous y arriver si dans la bergerie, des loups s’arrogent les intelligences des autres, les œuvres d’autrui pour en faire une  exploitation et en tirer des bénéfices » ? C’est en ces termes que s’est interrogé Me Alfred Liyolo, lors  d’une conférence de presse qu’il a animée,  le samedi  25 juillet 2015, au jardin de l’Académie des  Beaux Arts, à Kinshasa. Il a accuse Paulin Mukendi d’avoir notamment,  plagié son œuvre.

Me Liyolo a tout dit. Il n’a laissé aucun détail. En décidant d’organiser toute une conférence de presse autour de ce dossier, dit-il, c’est essentiellement dans un objectif pédagogique. Me Liyolo, en sa qualité de professeur d’université, grand formateur des jeunes, s’est mal retrouvé pour taire un tel comportement « qu’il faut bannir dans le cercle des artistes congolais ».

En effet, il y a dix ans, Paulin Mukendi avait été voir Me Liyolo, pour lui demander un travail, celui de concevoir une ‘‘œuvre d’art’’. C’est le trophée Muana Mboka  qui sert,  pourtant,  Paulin Mukendi dans ce qu’il fait chaque année, en primant les gens qui ont excellé dans différents secteurs d’activités. Après un accord, Me Liyolo, animé de  bonne volonté, lui avait dit de ne pas payer la première édition, le considérant comme un jeune frère. Mais, cela ne pouvait  pas durer éternellement. Car, à la deuxième édition,  Paulin Mukendi devait  commencer à payer, conformément au deal. Malheureusement, depuis lors, Paulin Mukendi ne s’est jamais acquitté de ses devoirs vis-à-vis du  concepteur et réalisateur d’une œuvre à qui reviennent tous les droits. Pis encore, raconte Me Liyolo, Paulin Mukendi s’est arrangé pour falsifier cette œuvre. « Mesdames et messieurs de la presse, cette œuvre est aujourd‘hui trafiquée, plagiée pour des fins de lucre et par quelqu’un qui clame, à tout vent, vouloir prôner l’excellence. Qui plus, par des méthodes peu catholiques, se targue être gestionnaire des droits d’auteurs des artistes congolais », regrette Me Liyolo. Preuve à l’appui, il a brandi   deux trophées : l’original  qui porte ses empreintes, dont la signature, et le pirate, amputé seulement de ses empattements où se trouvait  la signature de l’artiste. Me Liyolo parle, lui,  d’un cas vraiment malheureux contre les artistes. Il dénonce ce comportement qui,  curieusement,  se développe dans la vie de ceux  qui prétendent être les défenseurs de ces derniers.

Combien Mukendi  doit-il ?

La question a été, certainement, posée à Me Liyolo, qui a tenu à rappeler à quiconque l’écoute, que l’objectif poursuivi était essentiellement pédagogique. Voilà pourquoi, a-t-il soutenu, il a même choisi la tribune de l’Académie des  Beaux Arts, où l’on forme des artistes censés être des hommes honnêtes, respectueux de l’éthique et de la déontologie professionnelle  et modèles de la société. En tout cas, le professeur Alfred Liyolo a insisté sur le fait qu’il n’a pas le souci de s’attaquer à des personnes  mais,  plutôt,  le désir de corriger ensemble des vices qui s’installent dans la société congolaise. Toutefois, il  a précisé qu’il s’attendait aussi à quelque chose, c’est-à-dire, une pièce de cette œuvre  qui coûte plusieurs kilos de bronze et qui ne se vend pas à moins de 500 dollars américains. Mais lui, il n’avait demandé à Paulin Mukendi que 300 dollars par pièce. Selon les informations fournies, par édition, Paulin Mukendi commande 25 pièces de « trophée Muana Mboka » qu’il décerne à 25 lauréats. Cela revient à dire que l’on doit multiplier les 25 pièces par 9 éditions déjà organisées. Là, le calcul est simple. Il suffit de prendre une petite calculatrice et de faire jouer les doigts. Tenez !  300 USD fois 25 pièces fois neuf éditions, cela donnerait une idée estimative de ce qu’il doit, au total. A cela, pourrait s’ajouter, comme il faut s’y attendre, quelques pénalités dues aux préjudices causés.   Donc, c’est une  bagatelle somme d’argent, fruit d’une accumulation de manque à gagner,  qui  reviendrait  de plein droit à Me Liyolo qui,  au-delà du fait qu’il a invité, par la même occasion,  la crème de l’Académie des Beaux Arts à s’abstenir de cultive une telle pratique,  a dit avoir déjà saisi la justice contre l’intéressé. C’est donc une affaire à suivre.

Guy Elongo/ la prospérité  

 

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