De l’aveu même de l’état-major de l’armée ukrainienne, les troupes russes ont conquis au cours des dernières heures les villages de Loskutivka et de Rai-Oleksandrivka, au sud-ouest de Lyssytchansk.

Plus tôt cette semaine, les autorités ukrainiennes ont aussi admis la perte des villages de Tochkivka, Pidlisne et Myrna Dolyna, également situés au sud de Lyssytchansk, sur la rive ouest de la rivière Donets.

Les Russes multiplient les offensives pour encercler nos troupes, a indiqué jeudi matin sur Telegram Sergueï Gaïdaï, gouverneur de Louhansk, désormais à 95 % sous contrôle russe.

Selon lui, les forces russes ont aussi attaqué Syrotyne, un village située au sud de Sievierodonestk, ville jumelle de Lyssytchansk, sur la rive est de la Donets. Il n’a pas précisé l’issue de ce combat.

« L'ennemi brûle tout dans le but d'encercler les forces ukrainiennes. Les Russes avancent sans tenter de ménager leurs munitions ou leurs troupes, et ils n'en manquent pas non plus. Ils ont l'avantage [en matière] d'artillerie lourde et en nombre de troupes. »

Selon le ministère de la Défense britannique, certaines unités militaires de l’Ukraine ont vraisemblablement commencé à se retirer de Lyssytchansk pour éviter d’être encerclées.

L’amélioration de la performance militaire de la Russie dans le secteur est probablement le résultat d’un renforcement récent de leurs unités et d’une concentration de leur feu, affirme-t-il dans son évaluation quotidienne.

Des soldats ukrainiens en patrouille dans la zone industrielle de Sievierodonetsk, le 20 juin

PHOTO : REUTERS / OLEKSANDR RATUSHNIAK

À Sievierodonestk, les soldats ukrainiens sont essentiellement retranchés dans les infrastructures souterraines de l'usine de produits chimiques Azot, où se terrent également quelque 500 civils, selon le gouverneur Gaïdaï.

Même les abris en béton ne peuvent résister aux bombardements qui se sont intensifiés, menés avec des chars, des frappes aériennes ou des tirs d'artillerie, a-t-il ajouté.

Des soldats ukrainiens creusent des tranchées, mardi, à Lyssytchansk.

PHOTO : GETTY IMAGES / AFP/ANATOLII STEPANOV

Un porte-parole de l'armée de la république prorusse autoproclamée de Louhansk, le lieutenant-colonel Andreï Marotchko, a assuré jeudi que les troupes ukrainiennes à Lyssytchansk et à Sievierodonetsk devraient être encerclées physiquement très bientôt et devraient se replier si elles ne veulent pas être tuées ou capturées.

« Leur résistance n'a aucun sens, elle est futile. Je pense qu'au rythme où vont nos soldats, très bientôt tout le territoire de la république populaire de Louhansk sera libéré. »

Selon l'armée ukrainienne, les forces russes tentent en outre de s'emparer de secteurs qui surplombent l'autoroute reliant Bakhmut à Lyssytchansk pour couper les lignes d'approvisionnement de l'armée ukrainienne.

Un haut gradé de l'armée ukrainienne, Oleksiy Gromov, affirme toutefois que les derniers défenseurs de Lyssytchansk et de Sievierodonetsk peuvent toujours recevoir des armes et évacuer les blessés.

Un soldat ukrainien en patrouille, mardi, à Lyssytchansk

PHOTO : GETTY IMAGES / AFP/ANATOLII STEPANOV

Ces deux villes, qui comptaient environ 100 000 habitants chacune avant la guerre, sont les dernières de la région de Louhansk à échapper au contrôle russe. Elles sont cependant grandement détruites et désertées.

« Ils veulent détruire tout le Donbass, pas à pas. Entièrement. Lyssytchansk, Sloviansk, Kramatorsk... Ils veulent transformer toutes les villes en Marioupol. »

Le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, a pour sa part annoncé jeudi que l'Ukraine a reçu des lance-roquettes multiples de conception américaine HIMARS.

Ces systèmes permettent de lancer des missiles jusqu'à une distance de 80 kilomètres, et Kiev espère qu'ils permettront de repousser les forces russes par endroits.

AFP