Des réactions fusent de partout après les incidents meurtriers lundi à la prison centrale de Makala, où des prisonniers qui tentaient de s'évader ont été tués à l'issue d'une intervention disproportionnée de service de sécurité. Au total, 129 détenus tués. Après Martin Fayulu, Matata Ponyo et d’autres opposants, c'est le tour de Moïse Katumbi de dénoncer «une barbarie insupportable».
Dans un long post X ce mardi, le président d'Ensemble pour la République a déploré l'ignorance des pouvoirs publics sur les avertissements à travers des vidéos publiées en juillet dernier montrant les conditions infrahumaines dans lesquelles les prisonniers vivent et la surpopulation de cette maison carcérale.
«L'indignation face à l'aveuglement des dirigeants est criante ! Depuis sa libération, Stanys Bujakera n’a cessé d’alerter courageusement sur les conditions inhumaines dans la prison de Makala. La surpopulation, la faim, la maladie, le manque total d’hygiène ont été dénoncés, images à l’appui. Mais les pouvoirs publics ont préféré ignorer ces avertissements. Le pire est finalement arrivé : plusieurs dizaines de prisonniers ont été abattus comme des animaux dans une barbarie insupportable», lâche l'ancien gouverneur de l'ex province de Katanga.
Face à la contradiction entre le vice-ministre de la justice, arrivé en premier parlant de deux morts, et le ministre de l'intérieur et sécurité qui a, tard la nuit, évoqué un bilan de 129 morts, Moïse Katumbi appelle à «la mise en place d’une commission d’enquête sérieuse associant la MONUSCO et des représentant des ONG de droits de l’homme pour faire éclater toute la lumière sur ce massacre». Pour lui, Samuel Mbemba doit démissionner pour son indépendance d'avoir annoncé deux morts.
Comme Matata et son parti LGD, Katumbi estime que ce carnage aurait pu être évité si les dirigeants avaient écouté les conseils. «Ils portent une part de responsabilité écrasante dans cette horrible tragédie !», a-t-il conclu.
En plus de 129 morts, dont 24 tués par balles, il y a aussi des femmes violées et l'incendie des bureaux du greffe, de l'infirmerie et des dépôts où étaient stockées des vivres, a indiqué le vice-premier ministre de l’intérieur et sécurité. Premier pays étranger, la Belgique attend les résultats de l'enquête devant faire la lumière et établir les responsabilités.
Samyr LUKOMBO / actualite.cd
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