Depuis quelques jours, la rumeur court que l'organe des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne qui se réunit aujourd'hui, inscrirait sur sa liste neuf nouvelles personnalités rwandaises ainsi qu'une entité pour leur rôle joué dans le conflit à l'est de la République démocratique du Congo. Une liste qui était déjà prête, mais qui avait été retoquée en février 2025.
Si le Congo n'est pas à l'ordre du jour du Conseil des Affaires étrangères, des sources diplomatiques nous ont confirmé que de nouvelles sanctions individuelles seront bien imposées ce lundi. Les concernés auraient donc interdiction de se rendre en Europe et leurs avoirs y seraient gelés.
Neuf personnes, ainsi qu'une entité, sont visées. Une liste qui avait déjà été établie en amont de la précédente réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, le 24 février. Quelques jours plus tôt, Les députés européens avaient voté une résolution qui demandait le « gel de l’aide budgétaire directe au Rwanda jusqu’à ce qu’il remplisse les conditions relatives, entre autres, à l’accès de l’aide humanitaire et à la rupture de tous les liens avec le M23 ».
À la surprise générale, le Luxembourg avait alors imposé son veto le jour du vote, argumentant qu'il fallait donner leur chance aux processus régionaux de l'EAC et de la SADC. « Il est important, avant de vouloir prendre des sanctions contre le Rwanda, d'attendre ce résultat, ces trois ou quatre prochains jours pour voir si on va dans la bonne direction », avait déclaré le chef de la diplomatie luxembourgeoise, Xavier Bettel. La réunion des ministres des Affaires étrangères deux organisations régionales, qui devait se tenir le 28 février pour déterminer les étapes à venir, avait été annulée pour finalement être reportée au lundi 17 mars.
Déjà des sanctions américaines, allemandes et canadiennes
Face à ce blocage, des États membres avaient pris les devants de façon unilatérale. C'est le cas de l'Allemagne qui, le 4 mars, a annoncé suspendre son aide au développement au Rwanda. Mais Berlin n'avait pas été la seule à prendre ce type de mesure. Le 20 février, les États-Unis a imposé des sanctions individuelles contre James Kabarebe, actuel conseiller spécial du président rwandais Paul Kagame, ou encore contre Lawrence Kanyuka, porte-parole du M23 et ses sociétés écran Kingston Fresh LTD et Kingston Holding, enregistrée au Royaume-Uni. D'autres pays ont ensuite emboité le pas à Washington, comme le Royaume-Uni, qui était pourtant un allié de poids de Kigali, ou encore le Canada. Des décisions jugées regrettables par le Rwanda.
« Le Rwanda n'a pas peur d'être isolé », assure au quotidien Le Monde le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, lors d'une tournée diplomatique en Europe. « Les sanctions qui ont été prises à notre encontre par certains États vont en réalité à l’encontre des processus de médiation africains. Ils font croire à Félix Tshisekedi qu’il suffit que des sanctions européennes soient prises pour que le conflit soit réglé », abonde le chef de la diplomatie rwandaise.
rfi
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