Lors d'une conférence de presse, jeudi 17 avril, le conseiller principal de Donald Trump pour l'Afrique a fait le point sur sa récente tournée sur le continent qui l'a conduit en RDC, au Rwanda, en Ouganda et au Kenya. Accompagné de Corina Sanders, la sous-secrétaire d'État adjointe aux Affaires africaines, Massad Boulos en a notamment profité pour appeler au retrait des troupes rwandaises du territoire congolais, dénoncer le soutien militaire de Kigali au M23 et confirmer l'existence de discussions sur un accord minier entre Kinshasa et Washington.
À l'issue de la tournée de Massad Boulos dans la région des Grands Lacs qui l'a conduit en RDC, au Rwanda, en Ouganda et au Kenya entre le 2 et le 9 avril, la position des États-Unis sur le conflit qui déchire l'est congolais reste inchangée. « Le M23 doit rendre les armes et les forces rwandaises doivent se retirer du territoire congolais. C'est notre position, elle est très claire. Nous l'avons exprimée sans détours et nous allons continuer dans ce sens », a ainsi déclaré l'émissaire américain pour l'Afrique lors d'une conférence de presse au cours de laquelle il n'a pas mâché ses mots, jeudi 17 avril.
Appelant par ailleurs Kigali à « cesser tout soutien militaire au M23 », celui-ci a également dit croire à une solution prochaine à la crise : « Je suis convaincu que les parties concernées vont trouver les manières de parvenir à une issue rapidement. »
Si, jusque là, cette position de l'administration Trump n'a rien de révolutionnaire tant elle s'inscrit dans la droite ligne de celle de l'administration Biden, Massad Boulos a, en revanche, fait preuve de nouveauté en révélant la volonté de Washington de renforcer sa coopération économique avec Kinshasa, notamment à travers la signature d'un accord minier actuellement en négociation. Objectif : élargir la présence du secteur privé américain en Afrique d'un côté ; et attirer des entreprises qualifiées de « citoyennes », respectueuses des lois sociales, environnementales et fiscales de l'autre.
« Des accords gagnant-gagnant »
« Le but, c'est de faciliter les investissements privés tout en fournissant un soutien complet : les États-Unis disposent de plusieurs plateformes comme la DFC, Exim Bank et d'autres institutions prêtes à accompagner le secteur privé » sur le continent, a expliqué l'émissaire de Donald Trump, qui a aussi précisé que d'autres accords du même type étaient envisagés dans la région.
« Ce sont des accords gagnant-gagnant : il s'agit d'apporter, dans le respect des normes, une valeur ajoutée à la RDC », a encore ajouté Massad Boulos pour qui les États-Unis veulent, en outre, accompagner le développement d'infrastructures dans le pays : barrages hydroélectriques et axes ferroviaires entre autres, le corridor de Lobito restant une priorité.
Dans cette stratégie où pression diplomatique et offres économiques s'entremêlent, Washington ne délaisse cependant pas la politique. « Nous dialoguons avec [toutes] les parties. Nous avons aussi apprécié le dialogue entre l'administration du président Tshisekedi et le M23 : c'est quelque chose de très utile », a enfin déclaré Massad Boulos qui a salué dans le retrait du M23 de Walikale-Centre, un premier geste d'apaisement dans le conflit.
rfi
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