
En République démocratique du Congo, un voile se lève enfin sur le sort de plusieurs généraux et des dizaines d'autres officiers supérieurs des Forces armées congolaises, les FARDC, interpellés depuis juillet. Une vague d’arrestations qui a encore fait tomber des uniformes jusqu’en octobre. Après des semaines de silence et de rumeurs, l’armée a fait une clarification. Tous les généraux concernés sont désormais en résidence surveillée, sous contrôle strict, mais officiellement à la disposition de l’auditorat général. À Kinshasa, le porte-parole des FARDC s’est néanmoins gardé ce 22 novembre de tout commentaire sur le fond dans ce dossier explosif, révélateur des tensions et des complots contre le régime en place.
Complot contre le chef de l’État, tentative de coup d’État ou encore trahison, le dossier est particulièrement sensible en RDC et concerne une dizaine de généraux, dont l’ancien chef d’état-major, le général Christian Tshiwewe, en figure de proue.
Le général-major Sylvain Ekenge s’est limité à évoquer la gravité des accusations portées contre eux. « Plusieurs officiers et généraux et supérieurs des FARDC sont actuellement interpelés pour des faits hautement répréhensibles, liés à la sécurité de l'État. Leur durée de détention est, conformément à la loi, prolongée sous demande du parquet militaire qui mène les enquêtes. Les Forces armées de la RDC précisent qu'ils sont assignés à résidence et dans des conditions acceptables ».
C’est également la première fois que ces officiers supérieurs ont pu recevoir la visite de défenseurs des droits de l’homme, emmenés par Paul Nsapu, le président de la Commission nationale des droits de l’homme. « Tous sont vivants et en bonne santé dans des conditions qui n'ont rien à voir avec les autres lieux d'enfermement. Les médecins les visitent, chacun avec ses petits problèmes et ils ont demandé un peu de souplesse pour que ces personnes rencontrent leurs épouses. La Commission nationale des droits de l'homme va déployer des missions d'observation judiciaires lorsque les procès seront lancés ».
D'après ces responsables, dans l’attente d’une éventuelle date fixée pour l'examen de cette affaire devant la Haute cour militaire, leurs conditions de détention devraient être assouplies, avec notamment la possibilité de recevoir leurs proches.
rfi








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