Les États-Unis vont déployer en Syrie un petit contingent d'une cinquantaine de membres des forces spéciales pour participer pour la première fois sur le terrain à l'effort de guerre contre le groupe armé État islamique (EI), a indiqué vendredi à l'AFP un responsable américain.
Il s'agit d'une décision sans précédent du président Barack Obama qui va envoyer des militaires américains au sol en Syrie - dans un rôle de conseillers -, le chef de l'exécutif américain s'étant jusqu'ici refusé à le faire officiellement et préférant le recours aux bombardements aériens.
«Le président a autorisé le déploiement d'un petit effectif - moins de 50 - de forces d'opérations spéciales américaines dans le nord de la Syrie», a confié un cadre de l'administration américaine.
Ces soldats d'élite déployés au sol en Syrie «aideront à coordonner les troupes locales sur le terrain et les efforts de la coalition pour contrecarrer l'EI», a expliqué ce responsable, sans être plus précis.
Les quelque 50 soldats d'élite seront donc cantonnés officiellement à un rôle d'assistance et de conseil aux groupes armés rebelles syriens dits modérés, et ne seront donc pas directement impliqués dans des opérations de combat
Les militaires américains seraient déployés près de la frontière turque et devraient notamment apporter un soutien logistique aux combattants kurdes des YPG, les unités de protection du peuple, branche armée du Parti de l'union démocratique.
Par ailleurs, un autre responsable de l'administration Obama a confirmé que l'armée américaine allait déployer des avions d'attaque au sol A-10 et des chasseurs F-15 sur une base aérienne turque, également dans le cadre de la lutte de la coalition internationale contre le groupe djihadiste EI.
Les États-Unis pilotent depuis plus d'un an cette coalition de plus de 60 pays qui bombarde des positions de l'EI et autres groupes djihadistes en Syrie et aussi en Irak voisin.
Parallèlement, la Russie mène depuis un mois des frappes aériennes en Syrie, officiellement pour lutter contre le «terrorisme», mais Moscou est accusé de ne pas cibler l'EI et de vouloir en fait renforcer le régime de son allié syrien qui se bat contre la rébellion dite modérée.
Les États-Unis et la Russie mènent en cette fin de semaine des réunions diplomatiques internationales à Vienne pour tenter de trouver une porte de sortie politique au conflit, qui a fait plus de 250 000 morts depuis son déclenchement en mars 2011.
Le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, avait affirmé plus tôt cette semaine que son pays pourrait mener des actions au sol contre l'EI en Syrie et en Irak.
Certains spécialistes avaient alors soutenu que l'armée américaine accroîtrait la présence de ses forces spéciales assistant les combattants kurdes et des milices alliées.
Obama a longtemps refusé de déployer des troupes au sol pour combattre l'EI en Irak et en Syrie bien qu'il ait consenti à augmenter l'implication américaine dans cette guerre au fil du temps, depuis que la coalition dirigée par les États-Unis a commencé ses frappes aériennes en 2014.
Avec lapresse.ca et CNN
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