Les évêques membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) redoutent, dans leur déclaration publiée à l’issue de leur assemblée plénière, « une planification en vue de retarder ou d’empêcher la tenue des élections » en RD Congo.
Les évêques qui s’inquiètent notamment de la « multiplication des foyers d’insécurité et de violences qui se généralisent sur la quasi-totalité du territoire national et donnent à penser à un plan de balkanisation de la RDC », estiment que cette insécurité dont l’église catholique elle-même en fait les frais, est due à plusieurs facteurs dont « le déficit dans la gestion administrative de l’Etat, l’impunité favorisant le laisser-aller, la politisation et l’instrumentalisation du pouvoir coutumier et la porosité des frontières de notre pays ».
Elle est également consécutive à des manipulations des populations sur fond des clivages identitaires ou politiques, ajoute le message de la CENCO.
Face à cette situation, les évêques qui disent « non au blocage de l’application intégrale et rapide de l’Accord du 31 décembre 2016 », appellent les politiciens congolais à « être sensibles au cri de détresse du peuple » et à aplanir sans délai les points de divergence quant à l’Arrangement particulier afin de parachever les négociations en cours.
Pour les évêques, l’Accord politique global et inclusif du Centre interdiocésain, signé le 31 décembre 2016, s’avère l’unique feuille de route réaliste devant permettre à la RDC de sortir de la crise sociopolitique.
Malheureusement, plus d’un mois et demi après la signature de cet accord, l’arrangement particulier destiné à assurer sa mise en œuvre peine à se conclure car il y a blocage non seulement sur le mode de désignation du Premier ministre mais également sur la répartition des portefeuilles ministériels entre composantes.
S’agissant particulièrement du premier point de divergence, les évêques notent qu’étant donné que l’accord stipule que le Premier ministre de transition est « présenté » par l’opposition et « nommé » par le président de la république, « il ne se justifie nullement l’intransigeance de présenter un ou plusieurs noms en vue de la nomination du Premier Ministre ».
Le blocage tient au fait que la majorité présidentielle exige que le Rassemblement présente trois noms de candidats Premier ministre au chef de l’Etat afin que ce dernier porte son choix sur l’un de ces candidats tandis que pour l’opposition, le président de la République n’a pas à choisir mais il doit simplement nommer le candidat qui lui est présenté par le Rassemblement.
Les évêques catholiques qui assurent les bons offices dans ces négociations entre le pouvoir et l’opposition exhortent le président de la république à « s’’impliquer davantage dans la mise en œuvre de l’Accord de la Saint-Sylvestre particulièrement dans le processus de nomination du Premier Ministre ».
Avec APA
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