Le fugitif Paul Mukendi, condamné pour agression sexuelle, a une fois de plus nargué les autorités dans une nouvelle apparition en direct sur Facebook lundi après-midi, affirmant qu’elles ne le retrouveront jamais.
Dans une vidéo d’une durée d’un peu plus de trente minutes, en direct lundi, l’homme condamné à huit ans de pénitencier pour agression sexuelle assure qu’il ne se cache pas.
« Je ne suis pas fugitif. Un fugitif, c’est quelqu’un qui vit dans l’anonymat. Je ne me cache pas », a-t-il mentionné, euphorique, vêtu d’une casquette rouge.
Informateur
Paul Mukendi affirme durant son discours qu’un contact à l’intérieur du système l’avait informé préalablement, afin qu’il puisse préparer sa fuite.
« J’ai des contacts. On m’a signalé, on m’a alerté », a soutenu Mukendi, qui s’est adressé à ses fidèles à l’aide d’un téléphone cellulaire et d’un faible signal internet.
« On me cherche partout, haha », a blagué celui qui fêtait son anniversaire lundi, assis dans une pièce blanche meublée d’un bureau, d’une bibliothèque et d’un drapeau du Congo.
« Vous pouvez regarder où je suis en train d’émettre le signal [...] Vous ne me trouverez jamais et vous ne me trouverez pas. C’est impossible », a avancé le pasteur.
« Où suis-je en ce moment ? Ils vont commencer à me voir dans plusieurs lieux. On va me voir à Beauport. Et puis, on va me voir à Montréal et tantôt on me verra toujours là, à Vanier. Tantôt vers Lebourgneuf. Vous allez vivre ça et voir que je serai un peu partout. Ça va être un moment extraordinaire », a indiqué Mukendi.
Dans son discours, Paul Mukendi a aussi glissé qu’il préparait un très grand rassemblement à Londres.
Le fugitif continue de clamer son innocence. Il affirme être victime de racisme et qu’il veut aller jusqu’au bout de sa bataille juridique ailleurs qu’au Canada. « Ce que j’ai vécu c’est de la persécution, au Québec. »
Au Congo ?
La vidéo a été mise en ligne sur la page Facebook du Ministère Paul Mukendi et du Centre évangélique Parole de Vie à Québec.
L’Église y affichait d’ailleurs un numéro de téléphone Whatsapp durant le discours de Mukendi. Le numéro de téléphone est lié à un forfait Rogers et à une adresse de Saint-Augustin-de-Desmaures.
Au bout du fil, une dame a mentionné au Journal que Paul Mukendi n’était pas disponible « présentement », ajoutant qu’il se trouvait au Congo.
Enquête
Le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ), qui détient un mandat d’arrestation contre le pasteur, refuse de dire si des démarches ont été entreprises pour procéder à son arrestation à l’étranger.
La porte-parole Sandra Dion a précisé qu’advenant le cas où Mukendi se trouverait au Congo, une demande d’extradition pourrait être « complexe ».
Selon l’avocat Andrew Barbacki, spécialisé en affaires d’extradition, rapatrier Paul Mukendi au Canada, s’il se trouve en Afrique, pourrait effectivement être laborieux.
Le Congo ne possède pas de traité bilatéral avec le Canada pour les demandes d’extradition.
LA CAVALE DE MUKENDI
- Il est accusé d’agression sexuelle en octobre 2017.
- L’homme de 44 ans est trouvé coupable par un jury et condamné à une peine de pénitencier de huit ans en juin 2019.
- Il porte sa cause en appel.
- Le 16 août 2021, la Cour d’appel maintient le verdict de culpabilité.
- Mukendi devait se livrer aux autorités avant le 20 août 2021 à 15 h.
- Depuis, il a fui pour protester contre « l’injustice ».
- Il est attendu à un second procès pour agression sexuelle en décembre.
Le Journal de Montréal
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