Changer les conditions de vie des détenus dans les différentes prisons en République Démocratique du Congo est le cheval de bataille de Rose Mutombo, Ministre d’Etat et Ministre de la Justice et Garde des Sceaux. Depuis sa prise de fonction, la femme forte de la justice congolaise milite pour humaniser les lieux de détention conformément au programme du Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Pour y arriver, plusieurs actions ont été menées pour améliorer les conditions de vie des détenus notamment, l’augmentation du nombre d’établissements pénitentiaires subventionnés qui est passé de 70 à 84, la mise en place d’une commission de gestion des fonds alloués aux prisons offrant plus de transparence de gestion, la réhabilitation de la prison de Makala, le développement, avec l’appui des partenaires comme la MONUSCO et le PNUD.
C’est avec comme objectifs de clarifier les responsabilités des gouverneurs des provinces dans l’administration des prisons, conformément à l’article 203 point 5, de la Constitution; instituer un cadre de dialogue permanent entre les gouverneurs des provinces et la Ministre de la Justice pour l’administration des prisons afin d’obtenir l’engagement des gouverneurs à soutenir la prise en charge alimentaire et sanitaire des détenus que s’est tenue une rencontre de concertation des gouverneurs avec la Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Rose Mutombo, le jeudi 30 septembre 2021.
Avec comme thème : ‘’La prise en charge alimentaire et sanitaire des détenus en RDC : état des lieux, défis et perspectives», cette petite séance de travail dirigée par la numéro 1 de la Justice en République démocratique du Congo, Rose Mutombo, intervient suite au constat fait après sa dernière visite dans des centres pénitentiaires sur l’étendue du territoire congolais. Les conditions de vie des prisonniers étaient tellement déplorables dans plusieurs de ces centres.
Prenant la parole, la patronne de la Justice nationale a déclaré qu’elle entend poursuivre ces actions d’humanisation des prisons et de modernisation de l’administration pénitentiaire, à travers la réforme pénitentiaire dont le processus est très avancé, par les travaux d’un groupe technique sous la responsabilité directe de son Cabinet. De poursuivre que ce groupe, a produit pour la réforme du système pénitentiaire du pays, quatre projets de texte dont elle se fera le devoir de défendre devant ses homologues du Conseil des ministres très prochainement.
« Notre rencontre de ce jour, organisée avec l’appui de la MONUSCO, est non seulement une interpellation de la situation précaire des personnes détenues, mais elle vise aussi à définir de manière concertée les responsabilités de chacun de nous, conformément à l’Article 203 point 5 de la Constitution», a fait remarquer la Ministre d’Etat, Rose Mutombo.
Selon elle, une étude a démontré que le pays compte 218 établissements pénitentiaires dont 117 sont opérationnels et 101 sont non opérationnels. Aussi, seuls 84 établissements sur les 117, reçoivent une subvention de l’Etat central, a-t-elle fait savoir.
Pour ce faire, Rose Mutombo a dressé un tableau sombre des établissements pénitentiaires de la République. A l’entendre, dans une grande proportion, ces maisons carcérales sont vétustes ou sont dans un état de délabrement avancé et se caractérisent par la surpopulation carcérale et la promiscuité, surmontées par des pénuries alimentaires récurrentes, le manque d’approvisionnement en eau potable et en électricité, le manque d’équipement et matériels nécessaires au bon fonctionnement des services, et autres. «C’est le lieu pour moi de traduire toute ma reconnaissance à nos partenaires techniques et financiers notamment, la MONUSCO et le PNUD qui ne cessent de nous soutenir pour relever les nombreux défis auxquels nos établissements pénitentiaires sont confrontés», a-t-elle souligné.
Pour terminer, elle a reconnu les actions d’appui de certains gouverneurs qui soulagent plusieurs établissements pénitentiaires par un apport considérable en vivres et autres produits de premières nécessités. « Ces actions s’étendent par moment à la réhabilitation de prison. Je souhaite que leur exemple soit suivi par leurs pairs », a conclu la ministre d’Etat.
Pour sa part, Kassim Diagne, représentant adjoint du Secrétaire Général des Nations Unies en charge de protection et des opérations a déclaré que cette dynamique salutaire de recherche de solution au problème de l’alimentation des détenus en RDC, ne sera efficace que si les plus hautes autorités centrales et provinciales se l’approprient. Il a salué l’initiative d’organiser le cadre de concertation, car, l’un des droits les plus essentiels de tout détenu est de recevoir de l’administration pénitentiaire aux heures habituelles une alimentation de bonne qualité et ayant une valeur nutritive suffisant au maintien de sa santé et de ses forces. Mais, il est convaincu que le processus de la réforme de l’administration pénitentiaire de la RDC va créer un cadre normatif conforme aux standards internationaux relatifs aux droits des détenus en particulier, celui d’accès à une alimentation saine et équilibrée.
Pour terminer, le Secrétaire général, Georges Mfulu a présenté l’état de prise en charge des détenus, en faisant savoir que pour résoudre les problèmes liés à la prise en charge alimentaire et sanitaire des détenus en RDC, plusieurs défis sont à relever dont le plus important est l’insuffisance des moyens financiers comparativement à la population carcérale et au nombre des établissements pénitentiaires opérationnels actuellement en RDC.
Jules Ntambwe / La prospérité
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