En RDC, l’hôpital de Panzi, dirigé par le docteur et prix Nobel de la paix, Denis Mukwege, à Bukavu, avait indiqué que ses comptes bancaires avaient été gelés par l’administration fiscale congolaise qui lui réclamait 125 000 dollars à titre de paiement d’impôts. L’hôpital, qui est connu pour sa prise en charge des femmes victimes de violences sexuelles, s'était dit être dans l’incapacité de payer ses agents. L'affaire était en cours depuis novembre, mais un accord a été trouvé.
L'hôpital de Panzi avait demandé un dégrèvement d'environ 60 000 dollars à l'administration fiscale. Une réclamation acceptée à condition que le montant restant soit payé dans un délai de huit jours. La mesure de gel a donc été levée, a-t-on appris jeudi, même si l'hôpital ne s'est pas encore acquitté de la somme.
L’administration fiscale reprochait à l’hôpital de ne pas avoir déclaré les frais de certains services, notamment ceux liés à la cantine et aux communications téléphoniques des agents. Elle considère que même si ce sont des avantages offerts aux salariés, ils restent imposables.
« 251 158 478 francs congolais équivalent à 125 000 dollars ! Le personnel de l'hôpital n'a pas été payé au mois de novembre. Cela a causé des dommages à l'hôpital et aux travailleurs. Sur le plan moral, ils étaient vraiment abattus. Le docteur Mukwege entendait les plaintes des agents qui ne pouvaient pas travailler les après-midi, car ils avaient faim. Il a compris qu’il était très important d’aider les travailleurs à assurer au moins un repas par jour et de leur donner des crédits de téléphones pour les urgences. Nous pensons que c’est juste un acharnement pour rien ! », s’indigne Crispin Kashale, le directeur de la communication de la Fondation et de l’hôpital de Panzi.
La direction provinciale des impôts du Sud-Kivu n’a pas fait de déclaration officielle, considérant que ce dossier est administratif et n’a rien de politique, ni d’arbitraire.
En 2014, un problème similaire avait encore opposé les deux institutions par rapport au paiement des impôts. Des agents de l’hôpital de Panzi avaient manifesté devant la direction de l’administration fiscale à Bukavu, pour réclamer d’être remis dans leur droit. En août dernier, Denis Mukwege avait déjà fait l’objet de restrictions alors qu’il devait se rendre dans la province de la Tshopo pour animer deux conférences scientifiques à l’Université de Kisangani.
rfi
Application de CComment' target='_blank'>CComment