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AFRIQUE

L'actualité de la semaine en Afrique

L'influent ministre de l'Intérieur tunisien Taoufik Charfeddine, un proche du président Kais Saied, a annoncé vendredi sa démission, affirmant vouloir se consacrer à ses enfants après le décès de sa femme l'année dernière.

En poste depuis octobre 2021, M. Charfeddine, 54 ans, a affirmé à la presse avoir demandé à M. Saied de mettre fin à ses fonctions et l'a « remercié pour s'être montré compréhensif et d'avoir autorisé à être relevé de mes responsabilité au ministère de l'Intérieur ».

L'épouse de M. Charfeddine et mère de leurs trois enfants est décédée en juin 2022 à la suite d'un incendie causé par une fuite de gaz dans leur résidence. « Le temps est venu pour que je me consacre à cette responsabilité qu'elle m'a laissée », a ajouté M. Charfeddine.

Cet ex-avocat était l'un des piliers de la campagne électorale qui a conduit Kais Saied à la présidence en 2019. Il a joué un rôle de premier plan au côté du chef de l'Etat dans la mise en place d'un nouveau système hyper-présidentialiste décrié par ses détracteurs comme une dérive autoritaire qui a sonné le glas de la démocratie née de la première révolte du Printemps arabe en 2011.

« Des traitres »

Des ONG tunisiennes avaient ainsi appelé le 8 mars M. Charfeddine à s'excuser après un discours « violent et dangereux » lors duquel il a qualifié de « traîtres » des médias, des syndicalistes, des hommes d'affaires et des partis politiques.

Dans une déclaration au vitriol la veille lors d'un déplacement à Ben Guerdane près de la frontière avec la Libye, le ministre s'en était pris aux « mercenaires des médias, hommes d'affaires, syndicalistes et partis qui ont vendu la patrie ».

« Ce sont des traîtres », avait-t-il ajouté, appelant les Tunisiens à soutenir le président Saied, « un homme honnête et patriote »

Dans un communiqué conjoint, plus de 30 organisations, dont la centrale syndicale UGTT et la Ligue tunisienne des droits de l'Homme, ont dénoncé un « discours minable », « sectaire » et qui « crée la division ».

Fustigeant « le langage de menace et d'intimidation » employé, elles ont estimé qu'il s'agissait d'« un discours populiste dangereux qui présage un Etat policier » rappelant le système en place sous la dictature de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011.

Lors d'une récente rencontre, le 23 février, M. Saied avait appelé les autorités à « veiller » sur les migrants originaires d'Afrique subsaharienne, deux jours après avoir suscité un tollé avec un discours jugé « raciste et haineux » en dénonçant l'arrivée en Tunisie de « hordes de migrants » et un complot « pour changer la composition démographique » du pays.

DNA

 

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