Les islamistes d'Al Shabab
KENYA
Des islamistes somaliens d'Al-Shabab qui ont pris d'assaut une université de l'est du Kenya ont tué 147 personnes et blessé des dizaines d'autres, selon le plus récent bilan fourni par les autorités. Selon le ministre de l'Intérieur, Joseph Nkaissery, quatre assaillants ont été tués et l'opération est maintenant terminée.
Selon le chef de la police kényane, Joseph Boinnet, l'attaque a commencé vers 5 h 30, lorsque les assaillants « sont entrés de force dans l'université de Garissa en tirant sur les vigiles surveillant le portail d'entrée ».
Ils ont ensuite « ouvert le feu aveuglément à l'intérieur du campus » avant de pénétrer dans les résidences universitaires, prenant du coup un grand nombre d'étudiants en otages.
L'attaque a été revendiquée par les djihadistes d'Al-Shabab. « Le Kenya est en guerre avec la Somalie », avait déclaré par téléphone à l'AFP un porte-parole du groupe islamiste, Cheikh Ali Mohamud Rage. La mission du commando, a-t-il dit, consistait à « tuer ceux qui sont contre les Shabab ».
Quelques heures avant l'annonce de la mort de quatre assaillants, la police avait cerné le campus de l'université, qui se trouve à environ 150 kilomètres à l'ouest de la frontière somalienne, et des militaires avaient pris position sur le site.
Un policier affirmait que des islamistes étaient postés sur les toits, empêchant les forces de l'ordre d'y pénétrer.
Selon la Croix-Rouge, le bâtiment dont les assaillants avaient pris le contrôle abrite des chambres d'étudiants. Le ministère kényan de l'Intérieur avait affirmé sur Twitter que « trois des quatre bâtiments » de la résidence universitaire avaient été « évacués », sans autre détail.
Depuis que le Kenya est intervenu militairement en Somalie, en 2011, pour soutenir le gouvernement, les islamistes d'Al-Shabab ont commis plusieurs attentats en sol kényan, notamment à Garissa et à Nairobi.
Il ont notamment revendiqué la prise d'otages qui a fait 67 morts en septembre 2013 dans un centre commercial de la capitale, ainsi qu'une série de raids sanglants contre des villages de la côte kenyane en juin-juillet 2014 qui se sont soldés par l'exécution d'au moins 96 personnes.
Selon une étudiante d'une faculté voisine de celle de l'University College, interrogée par Reuters, les autorités avaient évoqué un risque d'attentat avant l'attaque. « Des étrangers avaient été repérés à Garissa et on les soupçonnait d'être des terroristes », a-t-elle dit.
Mercredi, le président Uhuru Kenyatta avait déclaré que « le Kenya est aussi sûr que n'importe quel autre pays dans le monde » après que le gouvernement britannique eut lancé une nouvelle mise en garde à ses ressortissants dans le pays.
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