Une photo des insurgés- Goran Tomasevic/reuters
Deux camps militaires du nord et du sud de Bujumbura ont été attaqués simultanément vendredi 11 décembre à l’aube. Les assaillants ont été repoussés après plusieurs heures d’intenses affrontements, les plus intenses au Burundi depuis la tentative de coup militaire déjouée les 13 et 14 mai.
Aucun bilan précis n’était disponible dans l’immédiat, mais de nombreux riverains des camps ont fait état de combats particulièrement violents, marqués par des explosions et de tirs nourris d’armes automatiques.
« Vers 4 heures, des hommes lourdement armés ont attaqué le camp Ngagara et l’ISCAM [Institut supérieur des cadres militaires] », a indiqué un haut gradé de l’armée ayant requis l’anonymat, assurant que les assaillants avaient été tués ou repoussés. « Il y a des dizaines de morts chez les assaillants et nous comptons aussi des pertes », a-t-il poursuivi, assurant que la situation était en passe d’être « totalement » maîtrisée.
Mais des affrontements ont continué d’être signalés dans la matinée dans divers quartiers de la capitale burundaise, quadrillée par l’armée et où des opérations de « ratissage » étaient en cours, ont indiqué plusieurs témoins. Selon une source sécuritaire, les combats avaient baissé d’intensité en fin de matinée.
Vers la proclamation de l’état d’urgence ?
Un conseil des ministres, présidé par le chef de l’Etat Pierre Nkurunziza, s’est ouvert vendredi, a indiqué le chef de la communication présidentielle, Willy Nyamitwe. Ce conseil était « déjà prévu » et initialement consacré au budget, a-t-il assuré, niant qu’il s’agisse d’un conseil extraordinaire lié à la situation en cours, mais n’excluant pas qu’il se penche sur la question. Selon une source à la présidence, une proclamation de l’état d’urgence est envisagée.
Les ambassades des Etats-Unis, de Belgique, de France et des Pays-Bas ainsi que l’ONU ont appelé vendredi leurs ressortissants et employés à ne pas quitter leur domicile.
Le Burundi est en proie à des violences qui ont déjà fait des centaines de morts et des dizaines de milliers de déplacés depuis que Pierre Nkurunziza a décidé en avril de briguer un troisième mandat, qu’il a remporté cet été, ignorant les protestations de l’opposition qui jugeait cette initiative contraire à la Constitution.
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a jugé il y a dix jours que le Burundi était au bord d’une guerre aux « effets potentiellement désastreux sur une région déjà fragile ».
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