Six personnes sont mortes, mercredi, dans des violences entre hommes armés et police à Bujumbura, au Burundi, alors que le pays, secoué depuis deux mois par une crise politique, attend les résultats d'élections boycottées par l'opposition.
Cinq membres d'un "groupe armé" et un policier sont morts dans des combats les opposant, mercredi 1er juillet, à Bujumbura, plus précisément dans le quartier de Cibitoke, a affirmé la police. Les forces de l’ordre burundaises ont affirmé avoir "neutralisé" le groupe et arrêté 24 de ses membres. Un fusil d'assaut, un lance-roquettes RPG et des grenades auraient par ailleurs été saisis. Aucune source indépendante n'a confirmé le bilan.
Les affrontements armés ont débuté après que trois grenades ont été lancées mercredi matin contre une patrouille de police, a expliqué l'une des sources policières sous couvert d'anonymat, indiquant que deux policiers avaient été blessés dans l'explosion. Les forces de sécurité ont alors procédé à un "ratissage" du quartier et se sont heurtées à un groupe "lourdement armé".
"Habitants terrorisés"
"La situation est encore confuse et très tendue ce soir", a indiqué Medhi Meddeb, l’envoyé spécial de France 24 au Burundi. "Les tirs nourris de manière continue ont stoppé mais, d’après des habitants des quartiers de Cibitoke et Mutakura qui ont été joints sur place, il y a toujours des tirs sporadiques qui retentissent dans ces deux quartiers nord de la capitale", a-t-il poursuivi, précisant qu’il s’agissait de fiefs de la contestation contre un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza.
"Les habitants sont terrorisés, ils ont peur, ils se cachent […] Ces incidents sont intervenus à quelques kilomètres du stade où se déroule le 53e anniversaire de l'indépendance du Burundi", a ajouté le journaliste, qui s'est dit "surpris par des rafales d'armes automatiques" en arrivant sur les lieux. "Ces violences prouvent que la crise n'est absolument pas terminée", a-t-il ajouté.
Résultats des législatives
Ces affrontements interviennent alors que le petit pays d'Afrique des Grands lacs attend les résultats des législatives et communales de lundi 29 juin, boycottées par l'opposition et décriées par la communauté internationale. Les élections avaient déjà donné lieu toute la semaine dernière à un regain de violence : des attaques à la grenade à Bujumbura et en province avaient fait cinq morts et des dizaines de blessés.
Le Burundi, à l'histoire post-coloniale marquée par les massacres et une longue guerre civile (1993-2006), est plongé dans une grave crise politique depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé fin avril sa candidature à un troisième mandat, jugé inconstitutionnel par ses adversaires, à la présidentielle prévue le 15 juillet.
Avec AFP
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