Initialement prévue lundi, la réunion du Conseil paix et sécurité de l’Union africaine devait s’ouvrir ce mardi 11 mai à Addis-Abeba. Une réunion cruciale pour le Tchad où doit être présenté le rapport de la délégation ayant enquêté sur le processus de transition ouvert après la mort d’Idriss Déby, il y a trois semaines, et la prise du pouvoir par un conseil militaire de transition constitué de 15 généraux. L’UA doit à présent décider de sanctionner ou pas le Tchad, conformément à ses principes. Mais la réunion a de nouveau été reportée à vendredi.
Officiellement, la réunion sur le Tchad prévue lundi 10 mai n’a pas eu lieu pour des raisons techniques. « Il a d’abord fallu traduire le rapport de mission dans toutes les langues des pays membres du Conseil », expliquent nos sources pour justifier ce report.
Programmée pour ce mardi matin, cette réunion décisive pour Ndjamena n'a finalement pas eu lieu non plus ce mardi. Des sources évoquaient encore une fois des problèmes techniques et de calendrier. Mais c’est un autre son de cloche qui monte des coulisses de la Commission paix et sécurité. L’on évoque des tractations toujours en cours entre les tenants d’un accompagnement de la transition au Tchad, moyennant quelques conditions, et ceux qui veulent une application stricte d’un principe sacro-saint de l’Union africaine qui prévoit une suspension automatique du pays en cas de coup d’État.
Dissensions internes
Il faut savoir que les décisions du Conseil paix et sécurité de l’Union africaine sont prises par consensus de ses 15 États membres. On en est loin aujourd’hui même si ceux qui veulent accompagner le régime militaire qui contrôle au Tchad sont majoritaires.
Fin avril déjà, le Conseil paix et sécurité de l’Union africaine n’était pas parvenu à s’accorder sur une position commune. Il avait donc envoyé une mission d’évaluation à Ndjamena pour recueillir des éléments objectifs qui lui permettent de décider en faveur des sanctions ou non. Celle-ci est revenue avec un rapport qui penche exceptionnellement pour la non suspension du Tchad afin d’éviter de fragiliser un pays considéré comme une des pièces maîtresses dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Mais certains pays y restent farouchement opposés, ce qui promet des discussions plutôt tendues.
RFI
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