La région orientale de la République démocratique du Congo connaît l’une des crises sécuritaires les plus meurtrières au monde.
Avec plusieurs millions de morts dénombrés depuis près de trois décennies, la RDC compte plus de 6 millions des déplacés suite à la guerre qui persiste particulièrement dans la région du Kivu.
L’exhumation du M23, un mouvement terroriste appuyé sans équivoque par le gouvernement rwandais a considérablement contribué à la dégradation de la situation humanitaire déjà délétère.
Réagissant au cours de son homélie la semaine dernière, l’archevêque métropolitain de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo a dénoncé la voracité des multinationales en quête des ressources de la RDC et la volonté expansionniste de certains pays tel que le Rwanda, comme causes exogènes de l’absence de la paix sur le territoire congolais.
En revanche, l’archevêque de Kinshasa a affirmé que la véritable cause du manque de paix depuis près de 30 ans est interne.
Pour étayer ses propos, Fridolin Ambongo Besungu énumère notamment la mauvaise gouvernance; l’absence d’un leadership participatif; la mauvaise répartition des richesses du pays, etc.
« Ceci signifie que pour que la paix règne dans notre pays, elle doit avant tout germer dans le cœur de chaque congolais », a déclaré le Cardinal Ambongo lors de la messe pascale officiée à la paroisse Saint Jean-Baptiste à Kinshasa.
En ce qui concerne la « mauvaise » répartition des richesses, le prélat catholique a déploré le fait les frais de fonctionnement des institutions et ministères prennent plus de 70% du budget.
« Le problème du Congo : 70 % du budget est utilisé uniquement pour l’entretien de la classe politique, les 30 % qui restent, c’est pour les 80 millions de Congolais. L’État n’a plus les moyens de sa politique pour rendre des services à la population », a argué le chef de l’Église catholique romaine en RDC.
Selon lui, cette situation est à la base des frustrations.
« Des fils du pays partent de Kinshasa pour rejoindre la rébellion à l’Est. Nous pouvons nous énerver contre ceux qui sont partis, nous pouvons les traiter de traîtres, ils ont pris la cause de l’ennemi mais la question de fond : Pourquoi ces gens ont agi de cette manière là ? C’est parce qu’au niveau d’ici nous continuons à poser des gestes qui blessent les autres, qui fragilisent la communion nationale et qui excluent les autres de la jouissance du gâteau national… Le pays le plus pauvre mais ces députés sont considérés comme les mieux payés au monde. Ce genre de comportements fait des mécontents et ces mécontents demain ils iront rejoindre la rébellion à l’Est », expliquait-il.
Carmel NDEO / Politico.cd
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