L’armée kényane a officiellement quitté la République démocratique du Congo (RDC) après son déploiement dans le cadre de la force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) au Nord-Kivu. Cette mission, initiée en novembre 2022, avait pour objectif de ramener la stabilité dans une région marquée par des décennies de violences liées aux activités de groupes armés et à l’exploitation illégale des ressources naturelles.
Devant le comité défense et affaires étrangères du Sénat kényan, le général John Omenda a expliqué les raisons de ce retrait. « Nous n’avions aucun intérêt pour le Congo, mais uniquement pour ramener la stabilité », a-t-il affirmé. Selon lui, les troupes kényanes ont été confrontées à des obstacles majeurs, tant locaux qu’internationaux.
Le général Omenda a particulièrement dénoncé les intérêts de certains acteurs étrangers dans les ressources minières de la RDC. « Certains pays qui n’ont pas d’or ou d’autres minerais exportent de grandes quantités de ces ressources. Ils obtiennent l’or de la RDC et ne veulent pas de la paix et de la sécurité dans l’est de la RDC« , a-t-il déclaré. Ces propos mettent en lumière des enjeux économiques globaux qui perpétuent l’instabilité dans la région.
Le général a également évoqué un manque de volonté d’unité parmi les dirigeants et citoyens congolais. « Le problème de la RDC réside dans les dirigeants et les citoyens congolais qui ne veulent pas d’unité en leur sein », a-t-il ajouté, soulignant que cette division interne a compliqué les efforts de maintien de la paix.
Par ailleurs, le retrait des troupes kényanes visait également à préserver l’image des forces armées du Kenya, a précisé le général Omenda. « Nous devions partir pour sauver notre image », a-t-il expliqué, en ajoutant que la mission de l’EAC était devenue intenable en raison de la complexité des enjeux et de l’absence d’un consensus parmi les acteurs locaux et internationaux.
Cette décision soulève des interrogations sur l’avenir de la mission régionale de l’EAC dans l’est de la RDC, où la situation reste critique. Les défis liés à la sécurité et à la gouvernance continuent d’entraver les efforts de stabilisation, tandis que l’exploitation des ressources naturelles reste un facteur clé des conflits.
Beto.cd
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