Alors que la République démocratique du Congo (RDC) traverse une crise économique et sécuritaire majeure, la participation de sa délégation au Forum économique mondial (WEF) de Davos en janvier 2025 suscite une vive controverse. Selon des révélations du média suisse blue News, les représentants congolais auraient dépensé 440 000 francs suisses pour leur séjour dans un hôtel cinq étoiles à Bad Ragaz, un montant jugé excessif au regard de la situation du pays.
Composée de six membres, la délégation congolaise a séjourné six nuits à l’hôtel de luxe Quellenhof, l’un des établissements les plus prestigieux de Suisse. La facture, révélée par la presse helvétique, a immédiatement suscité l’indignation, d’autant plus que la RDC dépend largement de l’aide internationale.
Chaque année, le pays reçoit plus de trois milliards de francs suisses d’aide au développement. En 2024, la Suisse a versé 40 millions de francs pour financer des programmes humanitaires, notamment via le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le Programme alimentaire mondial (PAM). Autrement dit, une partie de ces fonds contribue à pallier les lacunes d’un État en difficulté, tandis que ses représentants s’offrent un faste qui contraste avec la misère quotidienne de millions de Congolais.
Face à cette révélation, aucune réaction officielle n’a été enregistrée du côté du gouvernement congolais. Ni la présidence ni les ministères concernés n’ont jugé bon de commenter ces dépenses qui, aux yeux de nombreux observateurs, jettent une ombre sur la gestion des ressources publiques.
En Suisse, ce scandale alimente les débats sur l’opportunité de conditionner davantage l’aide au développement destinée à la RDC. Certains députés demandent plus de transparence et un meilleur contrôle des fonds alloués, estimant que l’argent de la coopération ne devrait pas financer, directement ou indirectement, le luxe d’une élite politique déconnectée des réalités du terrain.
À Davos, la RDC espérait séduire les investisseurs et redorer son image à l’international. Mais ce scandale risque de desservir ses ambitions. Au lieu d’être perçue comme un pays en quête de partenariats sérieux, elle apparaît aux yeux du monde comme une nation où les dérives financières persistent au sommet de l’État.
Alors que des millions de Congolais luttent pour survivre, cette affaire met en lumière un contraste saisissant entre les sacrifices imposés au peuple et le train de vie ostentatoire de ses dirigeants. Une image qui, loin d’attirer des investisseurs, risque surtout de renforcer le scepticisme à l’égard des autorités congolaises.
Application de CComment' target='_blank'>CComment