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POLITIQUE

L'actualité Politique de la semaine en RDC

À la veille de leur rencontre prévue ce jeudi 4 décembre à Washington, les présidents de la RDC et du Rwanda, Félix Tshisekedi et Paul Kagame, s’apprêtent à entériner deux textes déjà signés par leurs représentants : l’accord de paix du 27 juin et le cadre d’intégration économique régionale du 7 novembre. Cette rencontre, arrangée par les États-Unis, intervient dans un climat de défiance profonde entre les deux chefs d’État alors que la situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo reste explosive. D’autres dirigeants africains ont été conviés afin de servir de témoins et, pour certains, de parties prenantes au futur dispositif régional.

Pour comprendre l’enjeu du rendez-vous de Washington, il faut revenir à la séquence diplomatique engagée il y a huit mois. Le 25 avril 2025, Kinshasa et Kigali signent une « déclaration de principes », document fondamental qui fixe le périmètre des négociations, l’esprit de l’accord à venir et l’objectif final : mettre un terme à un conflit frontalier qui alimente depuis des années l’instabilité du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Cette déclaration, paraphée en présence du secrétaire d’État américain Marco Rubio, ouvrait la voie à un accord plus détaillé.

Ce dernier est signé le 27 juin après des discussions difficiles en présence de Donald Trump. Les deux ministres des Affaires étrangères officialisent alors ce qui est présenté comme « l’accord de paix définitif ». Mais le texte renvoie immédiatement à un second volet, jugé indispensable : le cadre d’intégration économique régionale, destiné à ancrer la paix dans une logique de coopération économique. Ce document, qui prévoit des axes de collaboration, des projets communs et un chronogramme, n’est signé que le 7 novembre.

L’accord du 27 juin a été ratifié par le Parlement rwandais. Celui du 7 novembre est aussi considéré comme applicable dans une large mesure. À Washington, il ne s’agira plus de renégocier, mais de « parapher » politiquement l’ensemble, sous l’œil de partenaires régionaux et internationaux. Des accords bilatéraux entre les États-Unis et la RDC ainsi qu’entre les États-Unis et le Rwanda doivent également être signés par la suite pour former ce que l’entourage de l’ancien président américain appelle « les accords de Washington ».

Une rencontre sous tension entre deux dirigeants qui ne se parlent plus

L’atmosphère dans laquelle les deux présidents se rendent à Washington témoigne aussi de la fragilité du moment. Paul Kagame arrive accompagné de son ministre des Affaires étrangères. Félix Tshisekedi aussi. Mais les deux hommes se méfient ouvertement l’un de l’autre et ne se sont pas parlés depuis des mois.

En octobre, lors d’un forum européen à Bruxelles, ils avaient posé sur la même photo de famille, sans échanger un mot. Kigali avait rejeté publiquement la main tendue de Félix Tshisekedi. « Cette opportunité est désormais passée », déclarait-on dans l’entourage de Paul Kagame. Le Rwanda accusait Kinshasa de ne pas mettre en œuvre les mécanismes de paix déjà existants et prévenait que Tshisekedi ne devait pas tenir pour acquis le soutien des partenaires régionaux.

À une semaine du rendez-vous de Washington, Paul Kagame se montrait encore sceptique quant à l’issue du processus. Selon lui, « on est encore loin de la fin » et Kigali rappelle qu’« il y a déjà eu des accords que Kinshasa n’a pas respectés ».

Du côté congolais, la position a évolué progressivement. Le 11 novembre, sur RFI, Patrick Muyaya, ministre de la Communication, affirmait qu’« aucun déplacement du président Tshisekedi à Washington ne serait envisageable sans un début de retrait des troupes rwandaises ». Cette ligne rouge n’a pas été maintenue dans ces termes, mais Félix Tshisekedi a durci son discours dans un autre sens. Pour lui, le Rwanda ne pourra être pleinement intégré dans le cadre économique régional tant qu’il n’aura pas retiré ses troupes du territoire congolais et tant que la confiance n’aura pas été rétablie.

À Belgrade, devant la diaspora congolaise, le président Tshisekedi a longuement justifié à quatre jours de la rencontre de Washington ce qu’il appelle sa « vision stratégique ». Il a rappelé que l’intégration économique régionale n’était pas une idée nouvelle. Dès 2019, elle constituait l’un des piliers de sa politique extérieure. Il disait alors vouloir « développer ensemble » des projets commerciaux et économiques avec les voisins de la RDC.

Mais il affirme désormais que cette intégration ne pourra inclure le Rwanda qu’à une seule condition : son retrait total du territoire congolais et le rétablissement de la confiance. « On ne fait pas de commerce avec quelqu’un dont on se méfie », a-t-il insisté. Et il appelle la diaspora à ne pas se laisser tromper par « les effets d’annonce ». L’accord existe, il sera signé, mais « tout cela n’entrera en compte que si la paix est réellement vécue ».

Une cérémonie sous surveillance diplomatique

Jeudi, les deux présidents seront d’abord reçus séparément par Donald Trump, avant une cérémonie commune. Autour d’eux, se tiendront plusieurs dirigeants africains invités comme témoins et garants. Washington souhaite ainsi élargir le cercle des « garants politiques » d’un processus fragilisé par l’absence de confiance entre les deux capitales et par une situation militaire qui continue de se détériorer.

Pourquoi ces textes peuvent-ils échouer à produire la paix ?

L’un des obstacles majeurs est connu : l’absence de mesures coercitives. Depuis octobre, un mécanisme Kinshasa–AFC/M23 de cessez-le-feu existe sur le papier, mais les combats continuent. Un acteur directement impliqué dans les hostilités confie à RFI que tout cela relève d’« une escroquerie internationale », un processus sans sanction ni contrainte.

La résolution 2773 du Conseil de sécurité, adoptée en février 2025, exigeait déjà le retrait des troupes. Elle n’a jamais été appliquée. Ainsi, l’efficacité des nouveaux accords dépendra entièrement de la volonté politique des parties. Or, elle fait défaut.

Le second pilier du dispositif : les négociations de Doha

À Washington, il faudra aussi tenir compte d’un autre processus parallèle : celui mené au Qatar avec le mouvement politico-militaire AFC/M23. Un accord-cadre a été signé le 15 novembre 2025 entre Kinshasa et la rébellion. Il ne s’agit pas encore de l’accord de paix final, mais d’une étape intermédiaire. Le document reprend deux protocoles déjà paraphés : l’un sur le mécanisme de vérification du cessez-le-feu, l’autre sur l’échange de prisonniers. D’autres protocoles restent à négocier. Là encore, les textes existent, mais leur application est incertaine. Sur le terrain, les lignes de front restent actives et la situation demeure « catastrophique », selon l’AFC/M23.

Rfi

 

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