Des sources crédibles contactées hier par Forum des As, renseignent que l’émissaire, par ailleurs, membre du Gouvernement Sama, a fait un aller-retour Kinshasa-Lubumbashi-Kinshasa pour tenter un ultime rapprochement entre Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi. Ce qui ne serait pas une si mauvaise chose que les deux hommes puissent se parler, pour si tant que ce dialogue concourt à la paix sociale.
Dans tous les cas, Moïse Katumbi, quant à lui, est annoncé au courant de cette semaine à Kinshasa pour des consultations avec les instances dirigeantes de son parti politique, Ensemble pour le Changement. C’est ce que renseigne un communiqué signé hier à Lubumbashi, par Olivier Kamitatu, directeur de cabinet et porte-parole de l’ancien gouverneur de l’ex-province du Katanga.
Selon le communiqué, Moïse Katumbi profitera de son séjour kinois, pour rencontrer ses partenaires et alliés politiques ainsi que des représentants des forces vives de la nation. « Au terme de cette série d’échanges, le président de Ensemble fera connaitre la position de sa famille politique« , précise le même communiqué. A la lumière de ce communiqué de sept lignes, tout porte donc à croire que rien n’est encore décidé, quant au maintient ou pas de Ensemble au sein de l’USN.
Toutefois, nombreux sont des observateurs qui saluent la démarche de Moïse Katumbi qui sied à tout mouvement démocratique. En privilégiant le dialogue avec les instances dirigeantes de son parti politique, le leader d’Ensemble prouve qu’un parti politique ne doit nullement se résumer en son autorité morale.
L’ENIGME
Est-ce déjà le divorce entre Moïse Katumbi et son allié Félix Tshisekedi ? Après entérinement de nouveaux membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le 16 octobre par l’Assemblée nationale et l’investiture subséquente de ces derniers par l’ordonnance présidentielle signée le vendredi 22, bien devin quiconque pourrait prédire l’avenir de la présence de Ensemble dans l’USN.
A priori, il est prématuré au stade actuel de la situation politique en RD Congo, de dire avec certitude que le commandant en chef d’Ensemble a fait le choix de quitter la barque USN. Toutefois, à en juger par sa lettre adressée la semaine dernière au Président Félix Tshisekedi, des observateurs anticipent pour dire que la messe est déjà dite. On rappelle que dans cette correspondance, Moïse Katumbi avait demandé à son allié Félix Tshisekedi, autorité morale de la nouvelle majorité présidentielle, de rejeter l’investiture de nouveaux animateurs de la Centrale électorale, dont le processus de désignation a été entaché de plusieurs irrégularités plusieurs fois dénoncées par l’Eglise catholique et l’Eglise du Christ au Congo (ECC).
La question qui se pose est aussi celle de savoir s’il sera facile ou possible de renouer le fil du dialogue entre Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi, dès lors que leurs intérêts paraissent désormais divergents. Initiateur de l’Union sacrée de la nation, Fatshi attend donc de tous les sociétaires de sa nouvelle majorité, le soutien à sa candidature annoncée en 2023. Il se fait qu’en même temps, Moïse Katumbi ne cache plus ses ambitions somme toute légitime, d’être candidat à la même élection présidentielle.
En politique, il est notoirement connu que les alliances se font et se défont. Mais à l’hypothèse que Moïse Katumbi demande aux députés de sa famille politique de quitter l’Union sacrée, ce retrait pourrait changer la donne à la Chambre. Mais encore faudrait-il que tous les députés de la plateforme Ensemble pour le changement entendent le son de la trompette embouchée par le commandant en chef, quand on sait certains ont déjà pris le gout du pouvoir.
Subsidiairement à toutes les précédentes interrogations sans réponses, une autre grande question qui se pose dans l’opinion, est celle de savoir si Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi sont encore capables d’émettre sur la même longueur d’ondes. Enigme.
Grevisse KABREL/ Forum des as
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