Grogne persistante des professeurs d’université en République démocratique du Congo (RDC). Certains d'entre eux n'ont pas été payés, depuis plusieurs années. Ils ont manifesté, vendredi 22 septembre, dans l’immeuble du gouvernement abritant notamment le ministère du Budget.
Ils étaient plusieurs dizaines de l’université de Kinshasa (UNIKIN), la plus importante du pays pour réclamer des droits de plusieurs centaines à travers le pays. Ils promettent d'autres mobilisations si le gouvernement ne réagit pas.
Joint par RFI, David Lubo, président de l'Association de professeurs de l'université de Kinshasa, dénonce une mauvaise foi des dirigeants dans un pays où l’essentiel du budget est consommé par les institutions politiques.
« Misère totale »
« La problématique des nouveaux docteurs non payés est générale. Ce qui est assez ulcérant, flippant c’est le fait que la misère est totale. Il y en a même qui sont morts dans ces conditions-là. Il est regrettable que l’’on soit dans la capitale et qu’on fasse deux, trois, quatre, cinq ans sans être payés. Ce n’est pas un secret. Un professeur d’université au Congo est payé moins qu’un balayeur au Budget et aux Finances. C’est cela la catastrophe que nous vivons. Les gouvernants ont-ils des problèmes particuliers avec les professeurs ? Même ceux qui sont payés, trop peu de professeurs le sont à leur grade.
« Honte d’être riches »
Vous devenez professeur ordinaire et c’est toujours comme professeur associé que vous êtes payé. Nous, nous disons qu’il s’agit de la mauvaise foi. Les budgets ne concernent que les gouvernants. Toutes les autres catégories sont des laissés-pour-compte y compris les professeurs qui interpellent les députés. Ils doivent avoir honte d’être riches devant une foule de leurs électeurs, avilie, appauvrie, exploitée au jour le jour. Si en 2024, on ne donne pas aux professeurs plus que ce qu’ils touchent aujourd’hui, nous en tirerons les conséquences ».
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