Les médecins congolais se disent très mécontents. Ils font focaliser l’attention médiatique sur un dossier potentiellement explosif pour le gouvernement de Sama Lukonde I. C’est dans ce contexte de tension dans le secteur de santé que le gouvernement des Warriors est indexé pour sa mauvaise foi en ce temps de la troisième vague de covid-19 due au variant delta.
En effet, plus d’un mois après la signature des accords entre les médecins des services publics de l’Etat, le gouvernement de la RDC n’a toujours pas honoré ses engagements vis-à-vis des blouses blanches. Lors d’un point de presse tenue lundi 6 septembre à Kinshasa, les médecins réunis au sein du Syndicat national des médecins (SYNAMED) et Syndicat des médecins du Congo (SYMECO) se disent « déçus ».
En effet, le 3 août dernier, le gouvernement congolais et les médecins des hôpitaux publics avaient signé des accords ayant abouti à la suspension de la grève des blouses blanches, déclenchée depuis le 12 juillet 2021.
Ils réclamaient notamment l’actualisation du projet d'ordonnance présidentielle de promotion au grade de médecins résidents, chefs cliniques et généraux, l’examen de la question relative à l’admission des médecins nouvelles unités sous statut et l’inscription sur les listes de paie de nouvelles unités et des médecins qui sont matriculés, mais qui ne sont pas payés.
Malgré les assurances du gouvernement, et la reprise de travail, les médecins constatent que l’exécutif national n’a toujours pas matérialisé ses engagements.
Le banc syndical représenté par SYMECO et SYNAMED exige du gouvernement une exécution « en toute urgence » de différents engagements au risque de lever la suspension de la grève.
Ils décrivent par ailleurs l'action du ministère de la Santé d'aligner à la prime de risque professionnel 300 médecins « recommandés » sans considération des critères établis.
Dr Juvenal Muanda, secrétaire général du SYMECO, indique que le banc syndical des médecins s'abstient d'accorder un délai au gouvernement par rapport aux « graves conséquences » sur le capital confiance accordée au gouvernement.
« J'aimerais vous assurer que ce sont les médecins qui parlent et quand les médecins parlent d'une urgence c'est dans l'immédiat. Nous n'avons pas un délai à accorder. La question d'alignement on est dans l'agenda paie. Si ce n'est pas redressé dans l'urgence et ben, le mal est fait et la correction risquerait d'être plus difficile et les effets plus dramatiques. C'est pourquoi nous nous abstenons de donner un délai », a-t-il prévenu.
Le banc syndical des médecins note par ailleurs que le gouvernement n'a pas rendu fonctionnelle la commission interministérielle chargée de l'harmonisation des salaires et de l'alignement à la prime de risque.
Dr Mankoy Badjoko du SYNAMED ajoute que le syndicat des médecins met en doute la bonne foi du gouvernement et sa volonté de tenir ses engagements.
« Si nous sommes arrivés à ce qu'on crée une commission interministérielle c'était pour éviter le clientélisme le monnayage de l'alignement. On va aligner 300 médecins. Les dossiers n'ont pas été étudiés par la commission. Nous notre rôle c'est de demander qu'on respecte les critères », a-t-il soutenu.
Parmi les engagements pris par le gouvernement, figure la promulgation de l’ordonnance présidentielle portant promotion au grade et fonction de médecins et la régularisation de la situation de leurs collègues non encore mécanisés.
Raymond Okeseleke / digitalcongo.net
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