Les cinq millions d’habitants de Khartoum comptent leurs derniers billets dans un pays au système bancaire quasi inexistant, et ce, avant même que n'éclate le conflit qui oppose l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).
Depuis le début des violences, le 15 avril, les banques ont baissé leurs rideaux, et les applications en ligne cessent de fonctionner à chaque coupure d’électricité ou d’Internet. Les enveloppes d’argent liquide, qui arrivaient avec les voyageurs, ne viennent plus depuis que l’aéroport a fermé. L’argent de la diaspora n’arrivait déjà plus depuis le début du conflit, les établissements bancaires et financiers étant centralisés à Khartoum.
Abu Dharr Hasan, employé d'un bureau de transfert d'argent, raconte : "Un grand nombre de personnes ont fui Khartoum pour Madani en raison de la guerre, et tous les services de Western Union ont été suspendus pendant 21 jours. Par la suite, ils ont adopté une politique de zones sûres, c'est-à-dire de villes dans lesquelles il n'y avait pas de troubles et dans lesquelles il n'y avait pas de conflits. Les gens ont donc commencé à retirer de l'argent et à s'enfuir, tout le monde est conscient de la situation du pays."
ACCUSATIONS
Le général Abdel Fattah al-Burhane a de son côté accusé l’émissaire de l’ONU Volker Perthes d’avoir une part de responsabilité dans la guerre qui a éclaté il y a six semaines avec les paramilitaires et fait plus de 1.800 morts.
Dans une lettre adressée à l’ONU, le général Burhane accuse Volker Perthes d’avoir "dissimulé" dans ses rapports aux Nations unies la situation explosive à Khartoum. Sans ces "mensonges, "le général Mohamed Hamdane Daglo (patron des paramilitaires) n’aurait pas lancé ses opérations militaires".
Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres s’est dit "choqué", témoignant "son entière confiance" à son émissaire. Le Département d’Etat américain a également témoigné son "soutien résolu " et de sa "confiance" à Volker Perthes et exprimé son "inquiétude" face au courrier adressé aux Nations unies.
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