Au moins une quinzaine de soldats éthiopiens de l'opération de maintien de la paix de l'ONU au Soudan du Sud ont demandé l'asile lundi à Juba, alors qu'ils allaient être rapatriés en Éthiopie. Tous sont originaires de la province éthiopienne du Tigré, où les autorités fédérales mènent une opération militaire à huis-clos depuis le mois de novembre.
C'est une scène qu'un témoin oculaire à l'aéroport international de Juba a décrit comme très violente et « très choquante ». Il était 4 heures de l'après-midi lundi lorsqu'une bagarre a éclaté pendant que des soldats éthiopiens au béret bleu faisaient la queue pour prendre leur avion.
Selon ce témoin, cela a débuté quand certains ont cherché à s'échapper. Une femme notamment criait qu'elle « ne voulait pas rentrer » et a été rattrapée et battue. Des passagers se sont alors interposés et les ont séparés, en isolant 17 soldats, dont la femme qui s'était rebellée, poursuit le témoin.
En tout, ce serait au moins une quinzaine de soldats d'origine tigréenne, sur les 169 militaires éthiopiens de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss) rapatriés lundi, qui ont donc « choisi de ne pas embarquer », selon les mots de Stephane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU qui a confirmé l'incident. Selon lui, ces militaires ont « demandé à rester » à Juba, craignant pour leur sécurité s'ils rentraient chez eux.
Le vol, lui, est bel et bien parti, mais sans eux. Selon l'ONU, tous ont demandé l'asile au Soudan du Sud, comme c'est leur droit. Le témoin oculaire affirme en revanche que certains autres auraient été « embarqués de force » dans l'avion, sous la menace de leurs officiers.
RFI
Application de CComment' target='_blank'>CComment