Masauda Umar s'est cachée sous son lit pour échapper aux hommes armés qui ont kidnappé 317 de ses camarades dans l'Etat de Zamfara.
Elle a échappé de peu aux ravisseurs. Masauda Umar étudie à l'école secondaire de Jangebe dans l'Etat de Zamfara au Nord du Nigéria. Elle était là quand des hommes armés ont kidnappé 317 de ses camarades la semaine dernière.
"Nous étions dans l'un des dortoirs et les bandits sont arrivés. Ils sont venus au foyer de Safiya, ils ont commencé à frapper à la porte principale et la matrone a ouvert la porte. Ils ont demandé qui était la responsable de maison et elle a dit qu'elle était à l'intérieur", raconte Masauda Umar. "L'un des bandits a tiré la responsable de maison par la main, l'a giflée et lui a demandé de partir. Puis les bandits ont demandé à tout le monde d'entrer dans le foyer. Ils ont poursuivi certaines personnes et demandé à d'autres de partir, et ils sont allés vers notre chambre et ont frappé à la porte. Nous avons ouvert et ils ont demandé la responsable de maison mais tout le monde s'est tu. Je sortais de la chambre lorsque j'ai rencontré quelqu'un. J'ai couru me cacher sous mon lit. J'ai peur de retourner à l'école à cause de ce qui s'est passé. Ça m'a vraiment fait peur mais j'y retournerai si le gouvernement s'attaque à l'insécurité".
Depuis plusieurs mois, les enlèvements de grande ampleur se multiplient dans le centre et le Nord du pays. En Décembre, l'enlèvement des garçons de Katsina, dans l'Etat voisin de Kankara avait secoué le Nigéria. De gros moyens militaires avaient alors été engagés pour libérer les 344 garçons dont l'enlèvement a été coordonné par Boko Haram.
Le manque de réponses du gouvernement une nouvelle fois critiquée
Chaque enlèvement est surtout un coup dur pour le gouvernement de Muhammadu Buhari, qui avait annoncé faire de la lutte contre l'insécurité une de ses priorités de son mandat. Si, à la suite de l'enlèvement des garçons de Katsina, le président nigérian a promis de renforcer la sécurité dans les écoles, cet engagement est loin d'être assez pour Zubairu Sanusi. Cet enseignant de chimie de l'école secondaire de Jangebe, où sont scolarisées ses deux filles de 14 et 16 ans est sans nouvelles de ses enfants.
"Nous demandons au gouvernement de faire plus, de faire mieux, pour que ces filles soient de retour et pour assurer une sécurité aux citoyens nigérians. Le gouvernement doit faire quelque chose de plus fort qu'auparavant" demande Zubairu Sanusi. Le souvenir de l'enlèvement des 276 filles de Chibok en 2014 est encore très présent dans la mémoire de l'enseignant.
"Ce dont j'ai peur ? Je ne veux pas que cette situation soit la même que celles des filles de Chibok, bien que ce soit déjà la même chose parce qu'elles ont déjà été enlevées. Alors, en tant qu'enseignant, que feriez-vous (avec la violence dans la région) ? Il n'y a rien d'autre que vous puissiez faire que de prier Dieu. Nous ne sommes pas sûrs à 100 % qu'ils puissent ramener nos filles à temps et nous ne sommes pas sûrs à 100 % que même s'ils les ramènent, elles ne reviendront pas avec des blessures".
A ce jour, les parents sont toujours sans nouvelles de leurs enfants. Une équipe des forces de sécurité "lourdement armée a été envoyée à Jangebe pour appuyer l'opération de sauvetage en cours", selon la police locale.
Africa News
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