Alors que la lassitude quant au conflit ukrainien menace de gagner les chancelleries occidentales, le dirigeant russe pourrait en sortir grand gagnant, à la fois militairement et diplomatiquement, note l’hebdomadaire britannique “The Economist” dans son édition de début décembre. Et l’année 2024 s’annonce comme celle de tous les dangers.
“Pour la première fois depuis qu’il a envahi l’Ukraine le 24 février 2022, Vladimir Poutine a l’air de pouvoir gagner la guerre”, constate, en première page de son édition du 2 décembre, The Economist. Le maître du Kremlin y est représenté sous la forme d’un cyborg menaçant composé de rouages et dont la tête est remplie de soldats, d’officiers et de chars d’assaut.
Car, au lieu de précipiter sa chute, le conflit a permis au dirigeant de renforcer sa position à la fois sur la scène intérieure et à l’international. En l’absence de victoire décisive côté ukrainien, la grande offensive d’été s’étant achevée sur des gains extrêmement mineurs, la guerre pourrait durer des années, au bénéfice de Vladimir Poutine.
“L’Occident doit sortir de sa léthargie”
Et une victoire de Donald Trump, partisan d’une paix à court terme, lors de l’élection présidentielle américaine de 2024 pourrait amoindrir le soutien financier et militaire à l’Ukraine.
La guerre a également uni une partie de la population russe derrière son président. Et, si “les Russes lambda n’aiment pas la guerre”, ils s’y sont habitués, tandis que “les élites ont renforcé leur mainmise sur l’économie et gagnent énormément d’argent”. De quoi faire perdurer le système Poutine.
Pourtant, “l’Occident pourrait en faire bien davantage pour faire échouer Poutine”, écrit The Economist, qui estime que ses ressources industrielles et financières sont sans commune mesure avec celles de la Russie. Toutefois, les Occidentaux sont gagnés par “le fatalisme, un certain relâchement et une absence scandaleuse de vision stratégique, notamment en Europe”. “Dans son propre intérêt et dans celui de l’Ukraine, l’Occident doit sortir de sa léthargie sans plus attendre”, alerte l’hebdomadaire.
The economist
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