Valery Madianga, directeur du Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL) a déploré le manque de suivi du pouvoir public dans la mise en œuvre du programme de développement local des 145 territoires (PDL-145T). Lors de la publication lundi, du rapport d'enquête menée entre mai-août sur le PDL-145T.
Selon le rapport lu par Valery Madianga, le montant de 162 millions $ des droits de tirages spéciaux (DTS) du Fonds Monétaire International (FMI) affectés à l’électrification rurale n’est pas retracé et aucun projet n’a été exécuté. "Alors que la population attendait 418 mini centrales solaires et 471 km d’éclairage public", révèle le rapport de l'enquête
CREFDL a par la même occasion fustigé le défaut de suivi au niveau des Entités territoriales décentralisées (ETD)
"Le Comité Provincial et Territorial de suivi ne fonctionne pas, faute de moyens financiers. D’après le rapport de gestion des droits de tirages spéciaux (DTS) de juin 2023, 34 241 412 $ ont été mis à la disposition du programme pour activer le suivi. L’enquête n’a pas trouvé d’indice de l’utilisation de ces montants", déplore le coordonnateur du Centre de recherche en finances publiques et développement local<;
L'enquête relève également le recours abusif à la procédure d’exception pour décaisser 672,4 millions $ au profit des trois agences d’exécution (PNUD, CFEF et BCECO). Cette attitude du Ministère des finances, souligne Valérie Madianga, laisse échapper aux différents contrôles instaurés par la Chaîne de la dépense, des opérations dont l’exécution est subordonnée à l’émission des Ordres de paiements informatisés (OPI), seul document attitré pour autoriser la BCC a débité le Compte Général du Trésor.
"Ces fonds publics sont gardés dans des banques commerciales, alors que la loi relative aux finances publiques prône l’unité de caisse et de trésorerie par une centralisation des fonds publics du pouvoir central sur le compte général du trésor ouvert chez le caissier de l’Etat", ajoute le rapport.
Le PDL-145T vise principalement à « réduire les inégalités spatiales, redynamiser les économies locales, et transformer les conditions et le cadre de vie des populations congolaises vivant dans les zones rurales mal desservies par les infrastructures et services sociaux de base ». Son coût initial était estimé à 1,66 milliard de dollars américains sur une période de 3 ans. Le premier volet du programme, qui concerne la construction de 2.131 infrastructures comprenant 788 centres de santé, 1.198 écoles et 145 bâtiments administratifs, est évalué à 511 millions de dollars américains.
Le budget alloué au deuxième volet du projet, qui concerne l'entretien et la réhabilitation de 40.000 kilomètres de routes de desserte et des ouvrages d'art associés, s'élève à 1,25 milliard de dollars américains (à ajouter aux 1,66 milliard de dollars américains pour obtenir le coût total du PDL-145T), selon les informations communiquées par Judith Tuluka, ministre d'État, ministre du Plan lors d'un briefing au mois de novembre avec son collègue Patrick Muyaya
La mise en œuvre du PDL-145T est assurée par 3 agences à savoir : le Bureau Central de Coordination (BCECO), la Cellule d'exécution des financements en faveur des États fragiles (CFEF) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD)
Clément MUAMBA / actualite.cd
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