Le dossier des compatriotes, particulièrement des députés nationaux, qui participent actuellement à un forum sur la démocratie Dakar au Sénégal, à l’invitation des mouvements de la société civile, s’est invité hier mardi 15 décembre à la plénière de l’Assemblée nationale.
Par motion incidentielle, sollicitée et obtenue une fois l’ordre du jour de la plénière adopté, un député a pris la parole pour fustiger la participation de certains de ses collègues à la réunion de Dakar ; laquelle selon lui, porte des germes de déstabilisation des institutions républicaines nationales. Avant de demander à son président, Aubin Minaku, si c’est lui qui leur avait accordé des autorisations de sortie.
La réaction du président de la chambre basse du Parlement n’a pas tardé. Se référant à la Constitution, Aubin Minaku a fait remarquer qu’on ne peut pas empêcher un député national de sortir du pays ou restreindre ses mouvements tant que les droits et libertés fondamentaux sont garantis par la constitution aussi bien aux élus qu’à l’ensemble de notre peuple.
Raison pour laquelle il ne pouvait s’empêcher de répondre positivement aux demandes d’autorisations de sortie de ses collègues, dont certaines l’étaient pour des raisons de santé, à en croire leurs demandeurs.
Après cet éclairage, il s’est livré à la lecture des noms des députés participant à la réunion de Dakar qualifiée de « complot » dans les milieux du pouvoir à Kinshasa. Au total, 10 députés nationaux ont effectué le déplacement de Dakar, au Sénégal. Il s’agit de Badibanga Samy, Bazaiba Eve, Diongo Franck, Fayulu Martin, Kamitatu Olivier, Kiakwama Gilbert, Makila José, Nzangi Muhindo, Sesanga Delly, Vuemba Jean Claude.
A cette liste de dix députés nationaux siégeant à l’hémicycle de Lingwala s’ajoutent des dizaines de compatriotes issus aussi bien de la classe politique que des organisations de la société civile de Kinshasa et de l’arrière-pays.
Deux tendances dégagées
La brève communication du président en guise d’information sur le dossier à la plénière a été suivie du débat.
Deux tendances se sont dégagées. La première tendance était constituée des députés qui estiment que les élus qui participent à la réunion de Dakar se sont compromis et pour cela, il faut mettre sur pied une commission spéciale pour statuer sur lur sort.
La deuxième tendance était celle des intervenants qui ont soutenu que la question du déplacement d’un député ou de sa participation à une quelconque activité sur l’invitation ne peut faire l’objet d’un débat en plénière. Cette tendance a été soutenue par Henri Thomas Lokondo, appuyé par quelques intervenants.
Le député Awenzi a tenu à répliquer à ceux qui tentaient de stigmatiser le fait que le président de l’Assemblée nationale ait accordé des autorisations aux députés concernés. Il a lu à l’intention de la plénière la disposition constitutionnelle où il est énoncé que le député national est libre de ses mouvements sur l’ensemble du territoire national et d’en sortir, pour démontrer que l’acte du président n’avait rien de compromettant.
A son tour, Henri Thomas Lokondo a fait savoir que les députés nationaux jouissent pleinement des libertés de mouvements leur reconnues par la Constitution, et personne ne peut les en empêcher. Donc, le président du bureau ne peut pas opposer une quelconque restriction à cette prérogative.
En plus, il n’appartient pas au président de connaître ce que va faire un député là où il se rend pour conditionner l’octroi de son autorisation. Non, a-t-il insisté, ce n’est pas le rôle du président. Par contre, au cas où il s’avérerait qu’ils ont été participer à des activités suspectes, il revient au gouvernement de jouer son rôle et non au parlement de statuer là-dessus.
Clôturant le débat, Aubin Minaku a rappelé que la jouissance des libertés a des limites pour ne pas compromettre la sécurité de l’ensemble de la communauté humaine.
S’agissant de l’Etat sénégalais, il n’a pas apprécié son comportement qu’il a qualifié d’inamical ou mieux d’hospitalités envers la RDC, pour avoir accepté d’abriter une telle réunion. Puis, le dossier a été classé sans suite.
L’ordre du jour épuisé, le président de l’Assemblée nationale a procédé à la clôture solennelle de la session ordinaire de septembre 2015.
Avec Dom / le phare
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