« Opposition ou majorité, l’IGF n’épargnera personne. Tous ceux qui se rendent coupables de malversations seront traqués. Aucun dossier ne sera enterré. Je vous préviens et je le dis à ceux qui sont en train de gérer les fonds publics, qu’ils soient des entreprises publiques, des établissements publics ou issus du gouvernement, nous n’allons pas baisser la garde », a déclaré l’inspecteur général des finances.

Il y a quelques jours, Jules Alingete a été sévèrement critiqué par le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique, Tony Mwaba, suite au dossier de paiement des intervenants à l’organisation du Test national de fin d’études primaires (TENAFEP). Le ministre tient coûte que coûte à payer hors circuit bancaire plus de 16 millions de dollars contre l’avis de l’IGF.

Ce dossier, comme celui qui implique la ministre en charge de formation professionnelle, tous membres de l’Union sacrée, est la preuve pour Alingete que l’IGF ne protège pas les membres du camp au pouvoir.

« Le parti au pouvoir aujourd’hui, c’est l’Union sacrée. Vous savez que nous avons des incompréhensions avec deux membres du gouvernement, ce n’est pas un secret. Nous soupçonnons des malversations au sein des ministères de la Formation professionnelle et de l’Enseignement. Or les ministres concernés sont tous deux membres de l’Union sacrée. Pourquoi personne n’en parle ? », s’interroge Jules Alingete qui, le mois dernier, a fêté son premier anniversaire, depuis sa nomination à la tête de l’IGF.  Une occasion pour lui de présenter un tableau positif de ses actions.

« Sur dix actes de gestion, neuf étaient émaillés de faits de malversation. Aujourd’hui, six actes environ sur dix sont entachés de la sorte… En 2020, l’État collectait environ 300 millions de dollars par mois, et nous avons vécu grâce à l’appui budgétaire du FMI. Mais depuis début 2021, nous enregistrons 500 millions de dollars de recettes par mois », résume-t-il sa performance.

Avant l’arrivée du président Tshisekedi, il indique que l’IGF était « cantonnée au rôle de simple spectateur des malversations financières, impuissante, parce que privée d’un appui politique important et des ressources humaines nécessaires pour relever ce défi ».

« Les gestionnaires publics considéraient les biens et finances publiques comme leur propriété et jugeaient donc qu’ils pouvaient en disposer comme bon leur semblait. Très vite, nous avons estimé qu’il fallait mettre en place une thérapie de choc pour renverser la situation », avoue-t-il.

Au sujet du scandale des cartes bancaires qui étaient liées directement au Trésor public, Alingete rassure que « tout a été désactivé », à l’exception du ministre des Affaires étrangères pour des raisons de représentativité.

Socrate Nsimba / digitalcongo.net