Une tentative de coup d’État « manquée » a eu lieu mardi au Soudan, selon les médias d’État, tandis que le pays peine à faire aboutir sa transformation politique depuis la destitution de l’autocrate Omar el-Béchir il y a plus de deux ans.
Des responsables gouvernementaux et militaires ont également confirmé à l’AFP les informations selon lesquelles les auteurs non identifiés d’un complot avaient tenté de prendre le contrôle du bâtiment des médias d’État, mais qu’ils avaient « échoué ».
Un autre haut responsable militaire lui a déclaré qu’un groupe d’officiers était « impliqué dans la tentative » mais qu’il avait été « immédiatement suspendu ».
« Il y a eu une tentative de coup d’État manquée, le peuple doit y faire face », ont rapporté les médias d’État, sans autres précisions.
Membre éminent du Conseil souverain -- la plus haute instance décisionnelle du pays --, Taher Abouhaja a déclaré dans une allocution retransmise à la télévision d’État que l’État a « déjoué une tentative de prendre le pouvoir ».
De son côté, Mohamed al-Fekki, un autre membre de cette instance, a affirmé sur compte Facebook: « tout est sous contrôle et la révolution est victorieuse ».
Mardi, la circulation dans le centre de Khartoum semblait fluide, y compris autour du quartier général de l’armée. Les services de sécurité soudanais ont toutefois bloqué le principal pont reliant Khartoum à sa ville jumelle d’Omdourman, de l’autre côté du Nil.
La tentative de coup d’État visait le gouvernement de transition soudanais formé après l’éviction en avril 2019 de l’autocrate Omar el-Béchir, renversé après 30 ans de règne sans partage.
Deux ans au pouvoir
En place depuis plus de deux ans, le cabinet civilo-militaire, né d’un accord historique avec les factions politiques à la pointe de la mobilisation populaire contre M. Béchir, est censé diriger le Soudan vers un pouvoir entièrement civil.
Mais jusqu’à présent, les militaires ont toujours la haute main, tandis que les civils peinent à s’imposer.
Outre cette concurrence au cœur du pouvoir, le Soudan a rencontré de nombreuses embûches dans sa tentative de transformation politique, caractérisée par de graves difficultés économiques et des divisions politiques profondes. Ces derniers mois, le gouvernement a entrepris une série de réformes économiques difficiles pour pouvoir bénéficier d’un programme d’allègement de la dette du Fonds monétaire international (FMI).
Ces mesures comprenant la réduction des subventions et l’instauration d’un flottement contrôlé de la monnaie locale ont été jugées trop sévères par de nombreux Soudanais. Des manifestations sporadiques ont récemment eu lieu dans tout le pays pour protester contre les mesures soutenues par le FMI et l’augmentation du coût de la vie.
Le Journal de Montréal
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