La communauté asiatique, déjà à cran avec la violence à leur encontre et après les fusillades en Californie, crie à la discrimination. Les élus texans évoquent de leur côté les menaces de gouvernements qui pourraient installer des espions à côté d’endroits stratégiques comme des bases militaires
Kevin Yu et sa femme, Claire résident aux États-Unis depuis quinze ans, mais cette nouvelle loi va peut-être les emmener à quitter le Texas : « On nous dit vous ne faites pas partie du rêve américain, ce n’est pas votre rêve. C’est vraiment blessant, se désole-t-il. Les gens doivent comprendre qu’on ne leur veut pas du mal. On a quitté notre pays et on veut être américains. »
Endiguer l'influence étrangère
Avant de devenir citoyens américains, ce qui prend des années, les ressortissants de Chine, de Corée du Nord, d’Iran, et de Russie qui parfois ont fui la persécution ne pourront posséder leur maison ou leur commerce. Déposé en novembre par Lois Kolkhorst, sénatrice républicaine de Brenham, le projet de loi interdirait en effet aux citoyens, aux gouvernements et aux entités chinoises, iraniennes, nord-coréennes et russes d'acheter des terres au Texas, ce qui, selon elle et d'autres républicains, contribuerait à endiguer l'influence étrangère au Texas.
Lois d'exclusion
Niloufar Hafzi est née aux États-Unis, mais possède la nationalité iranienne. « Je ne devrais pas avoir à choisir entre la possibilité d’aller voir ma famille en Iran, et donc avoir cette citoyenneté, et avoir des droits d’accès à la propriété aux États-Unis », déplore-t-elle.
Pour les défenseurs de la loi, c’est une mesure salutaire de protection contre les régimes totalitaires anti-américain, « On doit protéger notre pays, et c’est ce que cette loi fait, car ces gens ne veulent pas que les pays qu’ils ont fuis, aient une implantation aux États-Unis », affirme Bobby Eberle, le responsable du parti républicain de Fort Bend, une circonscription à majorité asiatique du sud de Houston.
Mauvais souvenirs
Mais pour les opposants à ce texte, cela rappelle les lois anti-chinois du XIXe siècle et anti-japonais lors de la Seconde guerre mondiale. Quand les élus ne faisaient pas de différence entre un pays et la population qui l'a fui.
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