Tirs près d'une prison et de l'aéroport, soins menacés dans les hôpitaux... Les violences se sont poursuivies vendredi en Haïti, où des gangs, réunis sous le label "Vivre ensemble", mènent depuis jeudi des attaques coordonnées dans la capitale et affirment vouloir renverser le Premier ministre Ariel Henry.
Les violences qui frappent Port-au-Prince, capitale d'Haïti, se sont poursuivies, vendredi 1er mars, selon plusieurs sources citées par l'AFP, des gangs affirmant même vouloir renverser le Premier ministre Ariel Henry.
Depuis le début de ces tensions jeudi, au moins quatre policiers ont été tués et des dizaines de personnes ont été blessées, dans un pays en proie à une grave crise politique, sécuritaire et humanitaire.
Des gangs, réunis sous le label "Vivre ensemble", mènent depuis jeudi des attaques coordonnées dans la capitale, en visant notamment des sites stratégiques comme la prison civile, l'aéroport international et des bâtiments de police.
Jeudi, un puissant chef de gang a affirmé agir pour "obtenir le départ du Premier ministre Ariel Henry".
Ce dernier n'est pas à Port-au-Prince : il a signé vendredi à Nairobi un accord pour l'envoi de policiers kényans dans l'île, dans le cadre d'une mission internationale soutenue par les Nations unies visant à lutter contre la violence des bandes criminelles qui gangrène le pays.
Sur place, une dizaine de policiers ont protesté devant les locaux de leur direction générale, réclamant que tout soit mis en œuvre pour récupérer les dépouilles de leurs quatre collègues policiers tués jeudi.
Des rues de Port-au-Prince étaient bloquées vendredi par des barricades de pneus enflammés.
Dans les hôpitaux, le chiffrage des blessés commence. Une source de l'Hôpital de l'université d'État d'Haïti, l'un des plus grands hôpitaux publics de la capitale, a fait savoir que pas moins de 25 blessés avaient été reçus jeudi.
Dans les deux centres de Médecins sans frontières (MSF), situés dans les quartiers de Tabarre et de la Cité Soleil, si les chiffres d'admissions sont stables à au moins une quinzaine par jour, "les blessés proviennent de partout maintenant. Il n'y a plus de zone tranquille", a confié à l'AFP Mumuza Muhindo, le chef de mission de l'ONG.
"Il devient compliqué pour notre personnel de se rendre dans nos centres", a-t-il ajouté.
L'humanitaire s'inquiète aussi de l'approvisionnement en médicaments. "Nous avons des containers bloqués à la douane. Nous n'avons pas pu les faire sortir hier (jeudi) à cause des troubles. Si la situation reste telle qu'elle est, ce sera compliqué pour continuer à maintenir nos activités", a-t-il alerté.
À l'aéroport international Toussaint-Louverture, malgré les tirs à proximité, les vols à destination des États-Unis et de la République dominicaine ont repris vendredi, a affirmé à l'AFP une source proche des compagnies aériennes.
Face à des "tirs nourris" et des "perturbations de la circulation" près de l'aéroport, l'ambassade américaine a cependant annoncé sur son site internet interrompre ses transferts entre ses installations et l'aéroport.
Fraance 24 avec AFP
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