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EUROPE

L'actualité de la semaine en Europe

Le Kremlin semble avoir trouvé un bouc émissaire dans la crise qui a débuté avec la rébellion d'Evguéni Prigojine. L’arrestation du général Sergueï Sourovikine, annoncée par The Moscow Times, donne l’impression qu’une purge a commencé. Ce militaire, réputé proche du patron du groupe Wagner et hostile au ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a le profil idéal. Mais attention aux apparences trompeuses.

 

La chasse aux "complices" désignés de la rébellion avortée d’Evguéni Prigojine ou aux boucs émissaires semble avoir commencé en Russie. Les "miliblogueurs" – ces observateurs militaires russes ultra-conservateurs et très actifs sur Telegram – évoquent un début de purge ou du moins une "occasion de se débarrasser des éléments les moins loyaux", a constaté la chaîne américaine CNN.

Plusieurs noms circulent sur les réseaux sociaux russes. Les agneaux sacrificiels pourraient ainsi être Mikhaïl Mizintsev, l’ancien vice-ministre de la Défense qui a été en charge du siège de Marioupol, ou encore Roman Gavrilov, ancien chef de la garde nationale. Ils ont disparu de la circulation depuis le début de la rébellion d’Evguéni Prigojine. 

Sergueï Sourovikine arrêté ?

Par le passé, tous les deux ont été soupçonnés d’avoir rejoint les rangs du groupe Wagner, et "ils étaient déjà sur la liste noire de Vladimir Poutine”, souligne Jeff Hawn, spécialiste des questions militaires russes et consultant extérieur pour le New Lines Institute, un centre américain de recherche en géopolitique. 

 

Mais c’est un autre nom qui fait le plus couler d’encre actuellement : celui de Sergueï Sourovikine. L’ancien chef des opérations militaires en Ukraine entre octobre 2022 et janvier 2023 aurait été arrêté, a annoncé mercredi 28 juin le Moscow Times.

"Il n’est actuellement pas en bons termes avec les autorités. C’est tout ce que je peux dire", a assuré une source anonyme au sein du ministère de la Défense au Moscow Times. Une déclaration qui semble aller dans le sens des dires du “miliblogueur” Vladimir Romanov, qui avait affirmé mercredi sur Telegram que le général avait été arrêté dès dimanche.

La raison : il aurait pris fait et cause pour Evguéni Prigojine dans le conflit qui opposait le patron du groupe Wagner aux pontes du ministère de la Défense. "Un détail qui avait beaucoup surpris les observateurs est que lorsque Sergueï Sourovikine avait pris la parole dans une vidéo pour demander dimanche à Evguéni Prigojine d’arrêter, il était en tenue militaire, mais sans ses épaulettes, ce qui est anormal pour un officier de son rang. Pour certains, c’était un signe qu’il avait déjà été arrêté à ce moment-là", explique Stephen Hall, spécialiste de la Russie à l’université de Bath.

Il a également été déclaré complice en chef du "rebelle" par le quotidien américain New York Times, dans un article aussi explosif que controversé, publié mardi 27 juin. Le journal soutient que les services américains de renseignement ont acquis la certitude que Sergueï Sourovikine était au courant des plans d’Evguéni Prigojine, mais avait décidé de ne rien faire pour l’aider même indirectement. 

Des "révélations" qui ont été prises avec des pincettes par les experts interrogés par France 24 et d’autres observateurs de la vie politique russe. "Sergueï Sourovikine n’est pas quelqu’un de bien, mais c’est un général dangereusement compétent. Suggérer [comme le fait le New York Times] qu’il pourrait être un complice de Prigojine serait un bon moyen pour empêcher son retour en Ukraine", écrit sur Twitter Mark Galeotti, spécialiste de la politique russe, tout en rappelant qu’il ne s’agit là que de spéculation de sa part.

Le général "Armaggedon" versus le ministre de la Défense

Sergueï Sourovikine a, en effet, la réputation d’être un militaire "qui ne recule devant rien pour arriver à ses fins", souligne Jeff Hawn. Il en a fait la démonstration en Syrie où il était en charge des opérations militaires russes. "C’est lui qui a ordonné les bombardements intensifs sans s’arrêter au fait qu’il y aurait forcément un grand nombre de victimes civiles", ajoute Jeff Hawn. Ses “exploits” syriens lui ont d’ailleurs valu le surnom de général "Armageddon". C’est aussi là-bas qu'il a fait la connaissance d’Evguéni Prigojine. La légende veut qu’il se soit très bien entendu avec le chef de Wagner et en ait profité pour utiliser ses mercenaires sur le terrain.

Mais pour Jeff Hawn, si Sergueï Sourovikine a réellement des problèmes avec les autorités, ce n’est probablement pas à cause de l’article du New York Times ou de ses liens avec Evguéni Prigojine : "C’est probablement davantage lié à l’antagonisme qui existe entre lui et l’actuel ministre de la Défense, Sergueï Choïgou", assure-t-il.

Alors qu’il était aux commandes des opérations en Ukraine, le général "Armaggedon" avait ordonné le retrait des troupes russes à Kherson et commencé à établir une ligne de défense. "C’est lui qui a fait passer l’armée russe d’une position offensive à défensive. C’était probablement la bonne stratégie militaire, mais d’un point de vue politique c’était un échec pour Sergueï Choïgou", explique Jeff Hawn.

L’arrestation de cet influent général n’est qu’une hypothèse. "Il peut très bien n’être qu’interrogé par le FSB ou alors faire profil aussi bas que possible comme tous ceux soupçonnés à Moscou d’avoir des liens avec Evguéni Prigojine", souligne Stephen Hall.

Cet expert imagine mal un général aussi populaire auprès des soldats mis derrière les barreaux en ce moment. "Le moral de l’armée est déjà très bas, si Vladimir Poutine s’en prend à l’un des rares hauts gradés qui soit encore respecté par les soldats, cela va encore davantage les déstabiliser. Une décision à éviter en cette période de contre-offensive ukrainienne", estime-t-il. 

Autre élément qui pourrait éviter la prison à Sergueï Sourovikine, même s’il était coupable : l’article du New York Times. Paradoxalement, c’est son meilleur atout car “Vladimir Poutine ne va pas prendre le risque d’avoir l’air de réagir en fonction des affirmations d’un journal américain”, assure Stephen Hall.

Règlements de comptes à Moscou

 

De toute façon, l’arrestation cadre mal avec l’analyse que les experts interrogés par France 24 font de la situation actuelle en Russie. À leurs yeux, il n’y a pas (encore) de purge en cours à Moscou. "Le moment serait très mal choisi pour une telle campagne potentiellement très déstabilisatrice pour toute l’armée, et une purge nécessite de prendre des sanctions très sévères et de les annoncer publiquement, ce qui n’est pas en train de se produire", affirme Jeff Hawn.

La période est trop chaotique pour être une purge qui doit être très bien organisée et exécutée d’une main de fer. "Actuellement, on assiste plutôt à des règlements de compte sur le dos de la rébellion d’Evguéni Prigojine", estime Stephen Hall. 

Nombreux sont ceux qui, en bas comme en haut de l’échelle militaire, semblent vouloir profiter de la situation pour évincer un concurrent ou un ennemi. Ainsi, "on a vu des officiers qui ont posté des vidéos d’autres militaires en train de dormir au poste en assurant que c’était précisément au moment où Evguéni Prigojine marchait sur Moscou avec ses hommes", raconte Jeff Hawn. Et au sommet, il y a Sergueï Choïgou qui “a pu se dire qu’après s’être débarrassé d’un rival – le patron de Wagner –, pourquoi ne pas essayer d’en mettre un autre sur la touche [Sergueï Sourovikine]”, estime Stephen Hall.

Il n’empêche qu’il faudra que Vladimir Poutine désigne un ou plusieurs boucs émissaires. "La facilité avec laquelle Evguéni Prigojine a pu s’approcher de Moscou offre une bien piètre image du ministère de la Défense. Il faut quelqu’un qui puisse être accusé à la place de Sergueï Choïgou", assure Jeff Hawn. 

Le maître du Kremlin semble ne pas encore avoir décidé qui paierait les pots cassés. Il peut s’agir de militaires qui sont, de toute façon, déjà dans le collimateur du président russe, comme Mikhaïl Mizintsev ou Roman Gavrikov. Ou alors d’un autre homme qui n’a pas donné de nouvelles depuis ce week-end : Valeri Guerassimov, bras droit de Sergueï Choïgou et actuel chef des opérations en Ukraine. Ce dernier "a l’habitude d’être baladé d’un poste à l’autre", note Stephen Hall. Sa fiche Wikipédia se lit, en effet, comme un inventaire à la Prévert d’affectations dans tous les corps de métiers de l’armée. 

france 24

 

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