Le Président de la République démocratique du Congo séjourne, depuis ce jeudi 04 août, à Kampala en Ouganda.

Accompagné des gouverneurs de l’Ituri et du Nord-Kivu, respectivement Jefferson Abdallah Penembaka et Julien Paluku Kahongya, le chef de l’Etat Joseph Kabila, rencontre son homologue ougandais Yoweri Museveni, dans le district de Kasese, situé à plus de 200 kms à l’Est de Beni, dans le cadre d’une réunion bilatérale entre les deux autorités.

Nos sources indiquent que les deux Chefs d’Etat vont mettre à profit cette occasion pour consolider les avancées jusque là réalisées dans le cadre de la traque par les Forces armées de la RDC, des présumés rebelles et terroristes de souche ougandaise de l’Alliance des forces démocratiques (ADF).

Une importante base opérationnelle des ADF passe sous le contrôle des FARDC.


Six jours d’opérations militaires ont été nécessaires aux FARDC pour réussir à prendre le contrôle d’une importante base des rebelles ougandais ADF/NALU dans l’Est du pays. 

Les habitants du territoire de Beni dénonçaient depuis deux ans l’existence de la  base de Mwalika qui servait au recrutement, à l’endoctrinement et à l’entrainement des rebelles. Les militaires sont donc entrés dans cette base où ils ont découvert le lieu et prendre possession des documents. Ce qui va leur permettre de comprendre le fonctionnement de ce groupe rebelle. 

Richard Kasonga, porte-parole de l’armée congolaise : «  La prise de Mwalika est importante pour les forces armées de la RDC parce qu’on y a découvert un centre d’entrainement, un centre de radicalisation et un centre d’approvisionnement des ADF.  Nous y avons aussi saisi beaucoup de documents, actuellement en exploitation. Nous pensons qu’avec l’exploitation de ces documents, nous aurons des renseignements qui seront à même  de nous aider à mieux évoluer et avoir une connaissance plus qu’importante par rapport à ce que nous avons aujourd’hui. Donc, d’opérer en toute maîtrise. Nous avons trouvé des corps. Essentiellement, un corps nous intéresse au plus haut point parce que l’acharnement avec lequel la bande que nous avions défaite a tenté de prendre ce corps et de l’amener nous laisse croire qu’il s’agit d’un des plus grands responsables. Nous avions récupéré ce corps et pensons que leur entêtement de vouloir à tout prix partir avec ce corps cache quelque chose que nous devons découvrir. »

L’on se rappellera que le Président de la République, Joseph Kabila Kabange était arrivé mercredi 3 août à Béni, à 410 km au Nord de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu où il a été accueilli par le gouverneur de province Julien Paluku entouré de quelques membres du gouvernement central ainsi que les membres du comité provincial de sécurité.

Le Chef de l’Etat y est allé se rendre personnellement  compte de la situation sécuritaire dans la province du Nord-Kivu en général, et singulièrement dans les territoires de Beni et Lubero.

A son escale à l’aéroport international de Goma où il a atterri dans la mi-journée à bord d’un vol régulier de l’aéronef Laurent-Désiré Kabila de la compagnie Congo Airways, à l’instar de tous les autres passagers, Joseph Kabila a été salué, à l’arrivée comme au départ, par le vice-gouverneur Feller Lutayichirwa.

Exactions des ADF : le CEPADHO appelle Joseph Kabila à interpeller Yoweri Museveni

Le Centre d’études pour la promotion de la démocratie et les droits de l’homme (CEPADHO) suggère au Président Joseph Kabila d’interpeller son homologue ougandais, Yoweri Museveni, qu’il doit rencontrer jeudi 4 août, sur la menace que représente les rebelles ADF pour la RDC et pour la région des Grands Lacs.

Le CEPADHO demande au président de la RDC de faire pression sur l’Ouganda pour qu’il contribue positivement et efficacement à la traque contre ces rebelles ougandais, opérant sur le sol congolais.

Le président de cette ONG, Omar Kavota, recommande aussi à Joseph Kabila d’«évaluer sommairement les opérations militaires contre les ADF à Beni, pour que l’on envisage un dernier assaut pouvant [mettre fin], une fois pour toutes, à ces terroristes».

La même source demande aussi au commandant suprême des FARDC d’initier une enquête sur la gestion de la ration militaire et évaluer les problèmes liés à la  gestion des troupes.


«On a besoin d’un renforcement en hommes, en minutions et en logistiques. Il faut que toutes ces questions puissent préoccuper le chef de l’Etat et qu’on considère que cette fois-ci, l’éradication des ADF est définitive », a souhaité Omar Kavota.

Les rebelles ougandais des ADF, actifs principalement dans le territoire de Beni, sont accusés de pires atrocités sur les civils. Des massacres des civils, qui leur sont attribués depuis 2014, ont fait environ mille morts, selon la société civile locale.

Célestin Lutete/MMC